Les fanfreluches ont mauvaise presse. Depuis Rabelais sans doute, certainement depuis Calvin. C’est ainsi, la dentelle est devenue signe de frivolité. Frédéric Martel, qui est un moraliste aussi pointilleux que Calvin, analyse avec subtilité la manière dont le cardinal Burke révèle sa sexualité refoulée par son amour des étoffes riches, des vêtements rares et des rabats fanfreluches. Il en tire de sévères enseignements.
Comment dire ? Malgré tout le respect que j’ai pour Frédéric Martel, sémiologue, je n’ai pu m’empêcher de penser à la splendeur voulue des uniformes d’académicien, admirablement brodés, ou à ces habits XVIIIe, que les conservateurs nous décrivent avec gourmandise, « velours de soie brun, lampas lancé, broché, toile de lin crème glacée, soie, doublure sergée de soie brun, broderies au passé, filées et frisées d’argent doré, boutons en bois recouverts de paillons et filés d’argent doré », et qui vêtaient des bourgeois placides aux élans amoureux éloignés des loupes de Martel, ethnologue.J’ai songé aux gilets bretons que célébrait naguère Pierre-Jakez Hélias (et qu’il portait, comme en témoignent les photos du studio Kérisit), gilets qui égayaient la vie sévère des Bretons, sinon depuis la plus haute Antiquité, en tout cas depuis le début du XIXe (les traditions les plus respectables ne sont pas forcément les plus anciennes, et nous pouvons continuer à rêver de Bretons brodés, plus décoratifs et aussi (...)
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