En 2024, deux films de vétérans n’ayant plus rien à prouver étaient présentés en compétition au festival de Cannes, Megalopolis de Francis Ford Coppola et Les Linceuls de David Cronenberg. Le second traitait frontalement un épisode récent de la vie du réalisateur, la mort en 2020 de Carolyn, son épouse et collaboratrice depuis quarante ans, tandis que le premier, traversé par une prescience de la catastrophe, offrait une fiction pompeuse et compensatrice de l’artiste en grand ordonnateur. On peine encore à déterminer le degré d’ironie du final grandiose sur sa famille en majesté. Eleanor Coppola, autre épouse-collaboratrice, n’en décédait pas moins quelques semaines avant Cannes. Deux grands créateurs aux réussites diverses se retrouvaient ainsi cousins de malheur, l’un, Cronenberg, tenant toujours rigueur à l’autre, Coppola, de lui avoir barré l’accès à la Palme d’Or en 1996 (Crash détesté par le second, président du jury, n’écopera que d’un prix spécial). [...]
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