Le vaccin contre le Covid-19 montre ses limites : rappel quatre mois seulement après l’injection de la deuxième dose, absence de protection totale – plus encore contre les nouveaux variants. Pour autant, deux rapports publiés en octobre dernier par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) indiquent que la vaccination est efficace à plus de 90 % pour réduire les formes graves de Covid-19 chez les personnes de plus de 50 ans en France. Il serait présomptueux et irresponsable de balayer cet avantage majeur d’un revers de main, à moins qu’une étude contradictoire ne soit en mesure de le démentir.
Ceux que certains médias se complaisent à désigner comme « antivax » – au sens d’opposition radicale au vaccin – sont ultra-minoritaires. Ils ne sont d’ailleurs pour la plupart pas motivés par « l’égoïsme » mais par l’incrédulité. On peut les comprendre tant les reniements politiques et les scandales sanitaires se sont multipliés ces dernières années. Les traiter avec mépris est indigne et inefficace.
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Sans être hostile par principe au vaccin, une frange importante de la population – dont je suis – est exaspérée par les revirements permanents du gouvernement, la fermeture en cascade des classes, le port indifférencié du masque, l’incurie des hôpitaux, les contrôles tatillons et le climat de peur artificiellement entretenu. Elle est sceptique quant à l’efficacité d’une vaccination générale obligatoire, notamment pour les moins de 50 ans.
Si le gouvernement est convaincu de cette efficacité (l’est-il ?), qu’il la décide ! Ou faut-il penser qu’il ne veut pas se risquer à en assumer le risque politique, préférant le diluer dans le « pass vaccinal » ? Ce « pass » hypocrite le décharge de sa responsabilité, bafoue la confidentialité et nous fait entrer dans une société « à la chinoise » du « contrôle de tous, par tous, tout le temps » dont je ne veux pas pour mon pays. Hypocrite mais aussi pervers car utilisé par Macron pour détourner l’attention des menaces réelles qui pèsent sur la survie de notre pays en tant que nation et consolider son socle électoral en dressant avec cynisme une partie des Français contre une autre.
Il nous revient de faire en sorte que cet objectif ne soit pas atteint. Au vu des nombreuses et profondes fractures qui, déjà, divisent les familles, les entreprises, les partis politiques, la société en général – et donc aussi les rédactions, qui ne sont pas en suspens au-dessus du lot – le chantier est de taille.
Laurent Meeschaert – Directeur de la publication