Cent numéros d’incorrectitude, déjà. Comme le temps passe, chers lecteurs, et le numéro que vous ne tenez certes pas dans vos mains mais qui se tient sous vos yeux fatigués du jour qui déjà a beaucoup baissé, superbe fruit du labeur de ses deux rédacteurs en chef alternés, Marc Obregon et Ange Appino, fruit encore de ses multiples contributeurs déjà fort célèbres par toutes les chaumières de la droite et au-delà ; ce centième numéro donc de L’Incotidien tombe à point nommé dans ce retrait du monde seconde manière, puisqu’il est le digne héritier de la petite idée que nous eûmes un matin de mars, en inventant L’Incoronavirus pour que nos lecteurs ne s’oublient ni ne se perdent dans l’étrange ennui du jour sans cesse recommencé qu’on appelle confinement.
Vous avez été, chers lecteurs puis chers abonnés, assez nombreux et assez enthousiastes pour que nous poursuivions cette expérience de la lettre quotidienne où un talent de plume juvénile croise des analyses minutieuses, où l’actualité se marie avec la farce parfois, la tragédie plus souvent, où enfin coule la sève d’une civilisation qui ne voulant pas mourir se renouvelle chaque matin, pour que France continue.
C’est l’occasion de vous rappeler que notre petite famille qui continûment grandit est appelée, en bonne fille catholique, à engendrer toujours plus, telle la lapine chère au pape François. Aussi, n’hésitez pas à nous faire circuler, à nous faire de nouveaux abonnés, à nous lire et relire, à nous insulter quand il se doit, à nous féliciter quand il le faut.
Après ces jours tout noirs, quand le froid revient et que déjà le soir le cœur retarde, la moisson sera belle.
Par Jacques de Guillebon