Ne dites pas à Emmanuel Macron qu’il a changé, son orgueil, qui est immense, ne lui permettra pas de l’avouer. Ne dites pas non plus qu’il a les yeux rivés sur les études d’opinion, celles qui détaillent les aspirations des Français, il ne le reconnaîtra pas plus. Tout au plus Macron évolue-t-il tout en restant le même, comme le font tous les corps naturels, à l’image, d’ailleurs, des Français.
La pensée macronienne est pratique. Entre le « en même temps » et le « et de droite, et de gauche », il y a place pour tout. Pour tout et son contraire. Dans son parcours politique aussi. Il ne peut donc y avoir de Macron nouveau, puisqu’en Macron, depuis toujours, coexistent tous les Macron que l’on peut imaginer. Dont celui qui est déjà en train de préempter les thématiques qui pourraient être celles d’Arnaud Montebourg, s’il se décidait à se lancer dans la bataille, et celles qui sont portées… par Marine Le Pen.
Le terroir contre le nomadisme !
Le long entretien que le chef de l’État a accordé à L’Express à la veille de Noël est tout à fait fascinant. D’abord, on comprend ce qu’il dit, ce qui change avantageusement de ses interventions télévisées. Ensuite, s’il ne nous était dit que celui qui s’exprime est le même que le télévangéliste mondialiste que nous avons élu en 2017, on croirait lire tantôt du Bruno Mégret dans le texte, tantôt du Henri Pourrat, tout en se demandant si François Mitterrand – l’homme de lettres plus que le chef d’État – n’avait pas raison le jour où il a nous a promis que, croyant aux forces de l’esprit, il ne nous quitterait pas. [...]
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