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Mathieu Bock-Côté : l’élégance est aussi une dissidence

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Publié le

15 juillet 2025

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Débarqué des forêts québécoises et converti depuis à l’art sartorial, Mathieu Bock-Côté voit dans le bel habit une forme de politesse élémentaire. Et le symbole d’une dissidence.
© Benjamin de Diesbach

J’ai rencontré Mathieu Bock-Côté le 11 octobre 2015. Nous étions à Saint-Lambert-des-Bois, une charmante commune nichée dans la vallée de Chevreuse, le soleil débutait sa nuit mais l’air était encore agréable, presque comme un été indien. Je ne le connaissais pas, j’ignorais même qu’il venait de Nouvelle-France même si son patronyme aurait dû me fredonner Beau Dommage à l’oreille. Il était assis sur une estrade, conversait avec Chantal Delsol et coupait la parole à Élisabeth Lévy, du moins le lui reprochait-elle. La première journée de l’université de l’Avant-Garde fondée par Charles Millon prenait fin, et MBC, comme on l’appelle, avait scié son auditoire. Mais pas pour son style vestimentaire. Si côté réflexion, notre Québécois possédait déjà la puissance de feu d’un croiseur ; côté fringue, l’honnêteté nous pousse à révéler qu’à cette époque, son style s’approchait davantage du coureur des bois que du dandy parisien. Quelque temps plus tard, à Paris, je rencontrais son épouse, Karima, illustrant comme jamais l’adjectif « dépareillé ». Avec une telle élégance accrochée à son bras, Mathieu révélait que derrière cet accent étrange se cachait un goût des plus certains. « L’art sartorial m’a toujours fasciné, mais fasciné de loin », nous raconte-t-il.  « J’admirais l’époque pas si lointaine où les hommes, qu’ils soient de gauche ou de droite, manifestaient en cravate. Mais c’était une fascination lointaine, pour un univers qui ne me semblait pas être le mien. » La vie étant faite de circonstances pratiques et hasardeuses, Mathieu Bock-Côté connaît des problèmes de santé au début des années 2020 et fond comme un Mr. Freeze oublié au micro-ondes. « Plus rien ne m’allait dans ma garde-robe. » Une bonne occasion de franchir enfin le pas et « de laisser de côté mes vieilles vestes de professeur Tournesol pour m’habiller en adulte – ou du moins, pour m’habiller un peu plus convenablement ». […]

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