Certains ont jugé que cette démarche cavalière enterrait tout espoir de réunir la gauche pour 2022. Rien n’est moins sûr. Le sondage Ifop d’octobre dernier nous apprend qu’en cas de candidature unique à gauche, Mélenchon serait le plus fédérateur. Il atteindrait 15%, avec 2 points d’avance sur Anne Hidalgo et Yannick Jadot. Une gauche partie en ordre dispersé en 2022 n’aurait aucune chance de se qualifier au second tour. Il n’est donc pas surprenant que Mélenchon, en tacticien, cherche à se positionner comme unique présidentiable à gauche. Il couperait ainsi l’herbe sous le pied à tous ses camarades EELV, PS, Generation.s qui, faute de le rallier dès le premier tour, apparaîtraient comme des diviseurs. Si Mélenchon rejette l’idée d’une primaire à gauche, il ne rêve pas moins de la réunir sous sa bannière.
Il n’est pas impossible que le patron des Insoumis parvienne effectivement à fédérer un bloc rouge-vert autour de sa personne. Les connexions existent et les intérêts se rejoignent. Des tractations ont d’ailleurs déjà eu lieu aux européennes de 2019 pour réaliser cette union entre les forces de gauche, qui s’est d’ailleurs matérialisée, avec succès, dans des villes comme Lyon et Marseille aux municipales. La constitution d’un tel bloc pourrait donner lieu à une triangulation, l’espace rouge-vert prenant place à côté du macronisme, et du lepénisme. Un scénario anticipé par la série Baron Noir. [...]
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