Le geste architectural le plus emblématique de ce saccage pourrait être celui doublement commis sur la voie royale. Quelques années suffirent à François Mitterrand pour massacrer (les disciples de la laideur diront investir) l’œuvre que sept siècles d’histoire et quinze rois affinèrent sur cet axe jadis connu dans le monde entier comme le meilleur goût français. À son extrémité orientale, une pyramide transparente – mais pas invisible, empêchant d’admirer le Pavillon Sully et attirant sous terre le troupeau international des visiteurs-consommateurs ; à son extrémité occidentale, une arche tout aussi inévitable, dans des matériaux inutilement luxueux (et inadaptés à la situation). Ces deux verrues sont délibérément inaugurées l’année du bicentenaire de la Révolution, évènement fondateur du saccage de la France.
Dans ce sinistre millésime est inauguré un autre monument, beaucoup plus discret mais qui mérite notre attention : dressé en plein milieu d’une allée transversale du Champ-de-Mars, le monument des Droits de l’Homme ne célèbre pas du tout l’avènement d’une égalité judiciaire, mais réunit les trois passions du souverain – l’occultisme, l’Égypte et la mort. Il s’agit d’une évocation de mastaba, mais au lieu des hiéroglyphes attendus[...]
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