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Ouigo : un train d’enfer

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Publié le

27 octobre 2021

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Douce France, cher pays de la SNCF qui nous transporte de villes en villages bercés par le ronronnement pépère des locomotives. Ou pas. La semaine dernière, nous avons vécu une journée noire pour les usagers du train. Une journée à vous faire regretter à tout jamais d’emprunter ce moyen de transport écologique et pratique. Une journée à transformer un moine rompu au bouddhisme zen en Michael Douglas dans Chute Libre. Récit.
ouigo

Gare Montparnasse. Dimanche 24 octobre à 12 heures. Les ennuis commencent. Notre train prévu à 12h21 est donné avec trente minutes de retard, une rame devant être réparée. Étrangement, le panneau annonçant les départs de trains montre que le train va à Bordeaux alors que notre ticket indique toujours qu’il se rend à Toulouse en passant par la capitale girondine. Une première petite alerte qui aurait dû nous mettre la puce à l’oreille. Nous avons réservé un train Ouigo SNCF. Une nuance importante pour les béotiens. Car, le personnel de Ouigo n’est pas le personnel de la SNCF. Inquiets pour notre voyage, nous nous adressons donc à un contrôleur portant une casquette rouge de la SNCF – la vraie – : « Je suis vraiment désolé mais j’ignore si votre train passe par Toulouse ou s’il s’arrête à Bordeaux. Je ne travaille pas chez Ouigo ».

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C’est à ce moment-là que nous prenons conscience que nos trajets ne dépendent pas d’une seule entité mais de plusieurs. La SNCF, bien évidemment. Mais aussi des voyagistes comme Ouigo, ou encore des régions avec les TER. Nous réalisons aussi que ces différentes succursales sont incapables de se mettre d’accord pour assurer que tous les voyageurs arriveront à bon port ; elles se font tout simplement la guerre ! Pis encore, il est impossible de réserver un train pour assurer la liaison Bordeaux-Toulouse manquante : ils sont tous complets. Un véritable enfer qui commence alors à provoquer la colère des quelques voyageurs infortunés.

Arrivés à Bordeaux, le personnel nous indique qu’ils ne peuvent pas nous faire entrer à bord d’un TGV ou d’un TER allant vers Toulouse, puisque rien n’obligerait la SNCF à assurer les correspondances des trains Ouigo. Mieux, encore plus français, encore plus insupportable, Ouigo ne rembourse pas – tout juste recevons-nous un bon pour échanger notre billet en moins de deux jours – et ne paye pas l’hébergement pour le cas où nous ne trouverions pas un wagon à bestiaux pour nous transporter du point B au point T. Qu’on ait acheté un ticket valable direction Toulouse et que ce trajet n’ait pas été modifié sur l’application Oui SNCF n’y changera rien.

Le personnel de la gare voulait probablement provoquer un peu plus de désordre en mettant Ouigo face au fait accompli, sans aucune considération pour les clients que nous sommes

Courroucés, nous nous sommes donc dirigés vers le premier TGV direction Toulouse. Il nous avait été spécifié que nous ne pourrions pas l’emprunter, le train étant déjà en « surcharge ». Oh surprise, en entrant presque par force à l’intérieur du premier wagon, nous constatons que de nombreuses places assises sont encore disponibles. En réalité, le personnel de la gare voulait probablement provoquer un peu plus de désordre en mettant Ouigo face au fait accompli, sans aucune considération pour les clients que nous sommes, pris en otage entre les syndicalistes de la CGT et les velléités libérales d’ouverture à la concurrence.

Ce spectacle pathétique est emblématique d’un pays mal dirigé qui souffre du pire de la mondialisation économique et du pire du socialo-syndicalisme. Oui, la SNCF est bien à l’image de la France : une tyrannie bordélique et un enfer administratif.

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