Drôle de séquence politico-médiatique que celle qui a suivi la nomination de Pap Ndiaye. D’abord, une application à rester dans l’ombre, à raser les murs, à se façonner la silhouette politique qu’on veut bien lui attribuer : celle d’un universitaire discret, d’un intellectuel presque tragiquement tombé dans les rets du politique. Entre la période de baccalauréat – un bac réformé sous Blanquer et dévoyé par deux ans de pandémie – et le désastre annoncé de la rentrée, déjà sanctionnée par une pénurie historique de professeurs, le silence de Pap Ndiaye pèse lourd. Il préfère s’insurger contre le RN à l’occasion des élections législatives, ce qui lui vaut une légitime bronca de la part de la droite.
Comment, voilà que le petit activiste mesquin se réveille, alors qu’il a un mammouth à apprivoiser ? Pourtant, à part Pascal Praud, personne n’est vraiment dupe. Marianne le note dès le mois de mai : « Pap Ndiaye est un pied de nez, un chiffon rouge, un outil tactique ». Et sa nomination une nouvelle démonstration des capacités florentines d’Emmanuel Macron. Car c’est d’abord ce qu’on laisse dire dans les coursives de l’Élysée : que Pap Ndiaye a été nommé pour sauter. C’est un fusible, un sismographe ambulant, placé là pour capter les soubresauts, enregistrer les pertes. Macron l’a choisi délibérément pour divertir la médiacratie. Son profil indigéniste qui fait transpirer Élisabeth Lévy et Julien Rochedy, c’est du nanan, c’est presque inespéré. […]
Vous souhaitez lire la suite ?
Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !