Au XVIe siècle, l’Europe ressemble à une rave party géante. On raconte qu’un autre continent existe au-delà de l’Atlantique, que des Espagnols sont partis voir s’ils y étaient ; les médecins se mettent à découper les cadavres pour piger comment c’est foutu dedans, et Luther et Calvin débloquent à plein régime à longueur de pages et de prêches. Le petit André Wouters naît en 1542 en Hollande, dans une famille parvenant peu ou prou à le préserver du haut taux de connerie ambiant. André intègre même le séminaire et est ordonné prêtre dans la petite bourgade de Gorkum. Problème : dans sa paroisse, contrairement à son monastère, il y a des femmes. De jolies hollandaises, sur les cheveux desquelles la mantille ne gâche rien. André se sent pris entre ses vœux de célibat et les mirettes accortes de ses blondes paroissiennes. Puisque
le monde entier se contorsionne en expériences intellectuelles que l’on nommera plus tard la Renaissance, André cède à l’Esprit du Temps (celui en rouge sur l’épaule gauche) plutôt qu’à l’Esprit Saint (celui en blanc sur l’épaule droite).
Une demoiselle accepte les avances du jeune prêtre, puis une autre, puis encore quelques-unes, tant et si bien que des enfants naîtront de ces improbables unions. Dans les maisons bourgeoises comme dans les tavernes, on commente le charme de Père André, on jase, on ragote, mi amusé, mi-figue mi-raisin.[...]
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