Vous évoquez un système de pensée qui vise à détruire la possibilité même d’une politique. La cité, qui a vocation à exister au bout d’un certain temps, après agglomération première, finirait par se dissoudre dans le chaos. N’est-on pas là dans une espèce de boucle où l’on assisterait au développement du politique puis à sa propre disparation ?
Cette philosophie générale des droits de l’homme, prodigieusement efficace pour la critique, est en même temps purement négative et destructrice. Le seul horizon d’une telle critique, c’est le démantèlement, le discrédit et l’effacement de tout ce qui a donné forme à la vie européenne depuis des siècles. C’est d’autant plus tentant que la déconstruction est une œuvre relativement facile qui donne le sentiment exaltant de mettre en œuvre le point de vue théorique et pratique le plus avancé que les hommes aient élaboré, avec comme horizon quasi-religieux l’idée de parvenir, après l’effacement des rites et des coutumes, à un moment de révélation du monde où le « purement humain » surgira dans son authenticité non troublée par le règne d’une culture particulière.
À quoi j’objecterais que ce qui surgira sera le « purement non-humain », c’est-à-dire une vie humaine à laquelle on aurait systématiquement ôté tous (.....)
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