Bête noire des progressistes européens, Viktor Orbán est aussi l’icône des partisans d’une démocratie illibérale, concept très bien étudié par Max-Erwann Gastineau dans Le Nouveau Procès de l’Est (Éd. du Cerf, 2019). Doctorant, Thibaud Gibelin nous livre ici les clefs du succès du chef du gouvernement hongrois qui, depuis la colline du château de Buda, proclame qu’il n’entend gouverner que pour le bien de la Hongrie, attentif à la destinée des familles qui composent cette nation singulière.
D’origine populaire et rurale, figure de l’opposition estudiantine au pouvoir soumis à la botte de Moscou dans les années 1980, ce calviniste nostalgique du soulèvement de 1956 s’est d’abord accompli en militant libéral avant de constater les limites de la dérégulation de l’économie. Il a alors endossé les habits d’un conservateur exigeant, se définissant comme démocrate-chrétien et jouant de son appartenance au Parti populaire européen, comme LR en France ou la CDU en Allemagne – dont il est parti il y a peu. Convaincu de l’essence du politique, « Viktor Orbán voit l’économie comme un outil au service d’une politique, celle de la puissance nationale ». Il multiplie les relations bilatérales, avec la Pologne, la Russie ou Israël (la Hongrie abrite la plus grande communauté juive d’Europe centrale). [...]
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