À l’acéphalie des programmes conçus pour le tout-venant, au déballage de vulgarités peroxydées et à ces réalités diminuées dans lesquelles évoluent pantins de chair gonflés à l’hélium et hyper-sottes kardashianisées jusqu’à la trogne, on pourra toujours préférer la culture subventionnée, celle qui toque à la porte aux heures tardives, emmenée par des émissions littéraires dont le succès confidentiel fait malgré tout le bonheur de ses producteurs, persuadés qu’ils font preuve de résistance en invitant à 23 heures un grand pope du romanesque avalisé, si possible femelle, de type Cécile Coulon ou Agnès Martin-Lugand. On aurait tort.
L’émission littéraire, voilà bien l’ultime saloperie dont est capable la télévision, qui non contente de traîner la culture dans la boue, lui érige des mausolées en stuc. L’ignoble Bernard Pivot a heureusement disparu du PAF, remplacé par le benêt François Busnel sur France 5. Sans doute moins nocif mais tout aussi redoutable lorsqu’il s’agit de mettre à mort ce qui nous reste de littérature. Jour sombre que ce mercredi 23 mars où le bougre, probablement certain d’œuvrer pour le bien, se met en tête de consacrer une émission entière à la poésie. On en tremble d’avance. Car nous le savons déjà, la poésie, c’est comme la philosophie : elle ne peut pas exister en même temps que la télévision. Cela relève de la physique pure et simple. [...]
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