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Pour la dignité des faibles

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Publié le

7 avril 2022

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Les partisans de l’euthanasie prétendent lutter pour la dignité des vieillards et des malades, en respect de la liberté de chacun. Mensonge éhonté au service d’une société utilitariste qui sacrifie les plus fragiles sur l’autel de la rentabilité.
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Nous le savons, l’ombre de l’euthanasie plane depuis une dizaine d’années sur notre droit. Et alors qu’Emmanuel Macron, dans un cynisme absolu, annonce la tenue d’une « convention citoyenne » sur la fin de vie, afin de débattre de manière « apaisée », nous comprenons que les dés sont jetés. Le mensonge est la langue du serpent, et le progressisme s’en est fait le dévot le plus acharné. Ils vous ont parlé de loi d’exception, de drame ; ils vous ont parlé de la détresse des jeunes filles violées, de l’ignominie des cintres, de la dignité des femmes… Et l’infanticide prénatal fut dépénalisé. Quant aux handicapés, ils ne naissent plus. 96 % sont éliminés avant leur naissance. Vous comprenez, leur vie n’en vaut pas la peine, c’est trop de souffrances pour les parents, c’est un poids trop lourd pour la société.

Lire aussi : Lobby pro-euthanasie : quels sont leurs réseaux ?

Aujourd’hui, la musique reprend. Même air, mêmes couplets, même refrain. Pour la dignité des vieillards, des malades, de ceux qui souffrent, de ceux qui ne veulent plus vivre, en respect de leur liberté, il faudrait légaliser le « bon » meurtre. « Eu » bon, « thanatos » la mort.

On vous vend le vieillard, enchaîné à son lit, perclus de douleurs, ne sachant plus son nom. Parce qu’il est invalide, il n’est plus « digne », alors, on vous somme de l’achever, plutôt que de vous évertuer à lui offrir de rares instants de joie. On vous apitoie sur le jeune tétraplégique, las de ne plus découvrir le monde. Parce qu’il n’est plus actif, il est un « légume », et sa vie n’en vaut plus la peine. On vous dépeint la souffrance inouïe de l’adolescente violée, qui enchaîne les tentatives de suicide. On vous explique qu’il est plus charitable d’achever les œuvres de ses bourreaux, plutôt que de tenter de réparer son esprit et son corps abîmés. On vous adjure de respecter sa liberté en l’aidant à se supprimer dans la dignité, plutôt que de la relever.

Le progressiste vous accuse de cruauté, quand le libéral de droite vous explique que le suicidaire est libre, et qu’au fond, c’est un bienfait collectif s’il s’annihile lui-même. Pourquoi la société devrait-elle maintenir en vie, contre leur gré, ses rebuts, ses maillons faibles, qui l’entraînent dans leur propre déchéance ?

Une société digne, c’est une société qui prend en charge la douleur, aussi infinie puisse-t-elle paraître ; qui ne pousse pas le malade et le vieillard dans la tombe sous prétexte que les soulager serait trop difficile

Cette musique disgracieuse, aussi forte soit-elle, n’égalera jamais l’hymne de la miséricorde. Cette miséricorde qui fait qu’une société est digne d’être appelée « civilisée ». Celle qui subordonne la liberté de l’être à son intégrité physique et morale. Celle qui édicte la protection du faible, y compris contre lui-même, en valeur suprême. Celle qui reste humble devant ce qui n’est pas encore. Une société digne, c’est une société qui prend en charge la douleur, aussi infinie puisse-t-elle paraître ; qui ne pousse pas le malade et le vieillard dans la tombe sous prétexte que les soulager serait trop difficile. Une société n’est digne que si elle accueille et protège la vie, quel qu’en soit le prix.

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