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Pour la DILCRAH, les « haineux » sont d’abord les Identitaires d’extrême-droite

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24 mai 2018

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Redoutable machine de guerre idéologique inventée par François Mitterrand et SOS racisme au début des années 1980 pour affaiblir électoralement la droite parlementaire en l’empêchant de nouer quelque alliance que ce soit avec un Front national volontiers méphistophélisé, la lutte contre le racisme et l’antisémitisme a dû adapter son traitement maniaco-répressif. L’empire des phobies s’est, en effet, aujourd’hui étendu à l’islam, aux handicapées, aux femmes, aux homosexuels – auxquels il convient de joindre toutes les formes connues ou inconnues, curieuses ou tératologiques de pratiques sexuelles minoritaires ou marginales – aux « spécistes » et Dieu sait quelle autre espèce juridiquement protégée.

 

Le président de la République, Emmanuel Macron, de façon à embrasser « en même temps », ces revendications victimaires, a institué un délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBTQ (Dilcrah) directement rattaché au Premier ministre et ayant rang de préfet. Ce dernier, en la personne de Frédéric Potier, prosaïquement énarque dont le seul talent réside dans le fait d’avoir travaillé pour des cabinets ministériels plus ou moins socialisant, d’avoir donné une interviouve à l’ancien magazine gay Têtu et, plus récemment, d’avoir obtenu le retrait du nom de Charles Maurras du Livre des commémorations nationales 2018, est donc loin d’être ce haut-fonctionnaire génial dont la presse centrale s’efforce de dépeindre les mérites (à commencer par celui d’avoir assisté un commentateur du Code électoral).

 

Lire aussi Génération Identitaire, Zemmour : l’ombre de la DILCRAH

 

On en veut pour preuve sa prose indigente et fuligineuse co-écrite avec l’avocat Mario Stasi, président de l’inamovible LICRA, publiée dans Le Figaro ce ouiquende. En substance, les deux démocrates en appellent à une véritable censure des réseaux sociaux et d’Internet au motif que s’y déverserait la « haine » et les « discours extrémistes », tout en saluant au passage la récente décision de Facebook de purger unilatéralement les pages de ses utilisateurs comprenant des « contenus haineux ». Mais, selon nos laborieux plumitifs, cette « haine » ne peut être véhiculée que par des groupuscules « d’extrême droite ». On passera sur l’imprécision coutumière entourant la signification de ce mot-valise devenu creux et élastique, pour retenir que cette censure télécommandée (voire anticipée par les hébergeurs) ne relève nullement de « la censure d’Etat », n’est le résultat d’aucun « complot » (mais, à tout le moins, d’une action congruente, sinon concertée, non ?) et, ce qui ne peut manquer de susciter l’hilarité du lecteur, n’entraîne aucune « violation d’une liberté fondamentale ». Nos émules de Groucho Marx précisent très sérieusement qu’« il ne s’agit en aucun cas de censurer la liberté d’expression sur Internet et les réseaux sociaux, mais précisément de la garantir » (sic !), attendu que « le racisme et l’antisémitisme en sont pas des opinions mais bien des délits qui doivent être combattus ». Fermez le ban.

Selon nos laborieux plumitifs, cette « haine » ne peut être véhiculée que par des groupuscules « d’extrême droite »

Une telle tribune reste, malgré tout, glaçante eu égard à son message proprement totalitaire, dégoulinant de lâcheté et proprement hypocrite. Primo, il prône implicitement la délation organisée sur Internet contre toute opinion « déviante » donc criminelle renvoyant à l’initiative privée le soin de délimiter les contours sémantique desdites opinions. On sait le rôle que peuvent jouer les soi-disant « modérateurs » et autres « vigilants » chargés de traquer la moindre virgule ou saillie « incorrecte ». Secundo, il vise le seul « extrémisme identitaire » dont on comprend, au fil du texte, qu’il englobe toute la « fachosphère », de Le Pen aux suprémacistes, sans un mot plus explicite pour les 80% issus ou gravitant aux marges des mouvances islamistes. Cela fait lurettes que les nazebroques à coup épais et à front bas ne se commettent plus guère (hormis quelques délirants égarés) en improvisations  judéophobiques ou en ratonnades planifiées dans les rues de Lyon ou du Havre.

Lire aussi Censure : les réseaux sociaux ouverts sont-ils morts ?

Bref, on l’aura compris, Frédéric Potier c’est « en même temps » un personnage tiré de 1984 d’Orwell qui aurait migré dans Soumission de Houellebecq.

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