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RAP contre RN : le retour des momies

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Publié le

2 juillet 2024

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N’écoutant que leur courage, quelques vieilles badernes du rap hexagonal sont sorties de leur penthouse pour arroser la France de moraline. Ça s’appelle “No pasaran” et c’est tellement ringard qu’on se croirait revenu sous Jack Lang. Une réussite totale, donc.
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Musicalement, le rap français a toujours eu 15 ans de retard sur le rap US. Idéologiquement, on est plus sur du 35 ans… Outre atlantique, le rap ne se cache plus depuis longtemps d’être une musique ultra-libérale et conservatrice, à l’image des « minorités » qui le portent : Kanye West a fait son coming-out trumpiste depuis un bail, Tyler The Creator raille la démagogie démocrate et Suicide Boys claironne son entre soi de rappeurs white trash. Evolution naturelle pour une musique qui est passée du ghetto aux stades de football en quelques années, et qui n’a jamais caché son opportunisme, tant elle est calquée sur le « capitalisme sauvage » (aka : le narcobanditisme) en vogue dans les quartiers.

En France, c’est un peu plus compliqué, car le rap a longtemps été une musique d’Etat. Sous la férule soviétique de Jack Lang, il est même devenu l’instrument premier de la propagande « ethno-différentialiste » (lol) menée tambour battant avec les ingénieurs sociaux du mitterrandisme (Sos Racisme et autres entités conçues pour entretenir la sécession des « quartiers »). C’est pourquoi le rap français a toujours été à la traine, se vautrant dans le « rap conscient » (comprendre : le rap-Benetton) pendant que ses collègues outre-Atlantique avaient déjà depuis longtemps largué les amarres du politiquement correct.

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On croyait pourtant en avoir fini avec les heures sombres du rap-Harlem Désir : las, il revient face au bruit des bottes, avec ce méga-feat annoncé en fanfare qui réunit les plus larmoyantes plumes de la scène hip hop hexagonale, réanimant tristement les vieux moulins à vent du gauchisme tendance NPA : « No pasaran », ils ont osé ! Voir ces boomers du rap, usés par l’argent facile, se vautrer une dernière fois dans le ridicule, a quelque chose de presque réjouissant. La « jeunesse » contre les fachos, déjà… on leur dit quand, à ces vieilles gloires du rap, qu’ils ont passé depuis longtemps la date de péremption ? Drôle de jeunesse qui affiche en moyenne 45 balais au compteur… et qui fait comme si rien n’avait changé depuis les années 80.

Voir ces boomers du rap, usés par l’argent facile, se vautrer une dernière fois dans le ridicule, a quelque chose de presque réjouissant.

Ultime coup de poker et tentative de subvertir les banlieues, qui ont le nez dans la blanche et plus trop dans les tracts. Il faut dire que les nouvelles générations sont tellement acculturées et dépolitisées que franchement, ça devient dur de leur faire croire encore au golem Le Pen. D’autant plus dur que nos chances pour la France, islamisées dans les largeurs, sont assez peu compatibles avec les luttes intersectionnelles popularisées par LFI : à Bobigny, les transsexuels ont plutôt intérêt à courir vite et les féministes portent le voile. Pas évident alors de faire comme si tout était comme avant : des quartiers populaires savamment émondés par la bienveillance socialiste, on est passé à des quartiers insurrectionnels instrumentalisés par le narcotrafic, pour qui Macron ou Marine Le Pen, c’est juste les mêmes flics à abattre. Deal with it, « Fianso ».

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Sinon, on apprend en ouverture de ce clip ringardissime que les revenus seront versés à l’Abbé Pierre… ah, comme l’œcuménisme a bon dos dès que le centrisme est en danger ! On en oublierait presque que ces bons samaritains font plutôt dans le prosélytisme musulman dès que la République a le dos tournée… outre les dinosaures et les momies sur le retour (Akhenaton, Seth Gueko)  on trouve quand même quelques minots étrangement assez conscients de leur nullité politique : « J’comprends rien aux histoires de toutes ces élections … » « Pour être honnête j’ai jamais voté, mais leur programme il fait pas rigoler »… Des paroles qui font passer Kerry James pour Schopenhauer, c’est sûr…  De là à en faire un programme, il n’y a qu’un pas. C’est presque un aveu, en fait : si on prend le micro, c’est par automatisme et pour les royalties… Du rap conscient – de lui-même, surtout…

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