En juin 2014, le pape François avait invité les présidents palestinien et israélien, Mahmoud Abbas et Shimon Peres, à planter un olivier, symbole de la paix, dans les jardins du Vatican. Cette réunion, toute symbolique, illustrait cependant le patient travail diplomatique du Saint-Siège, notamment avec la partie palestinienne. Un an plus tard, le 26 juin 2015, le Saint-Siège reconnaissait la Palestine comme un État, en signant avec elle, un « accord global ».
En plus de fixer les modalités pratiques du culte et de l’intervention de l’Église en Palestine, la signature de cet accord avait pour objectif de montrer l’importance qu’attache l’Église à la paix en Terre sainte, via la solution dite « à deux États », permettant la cohabitation d’un État palestinien et d’un État israélien. Monseigneur Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États – l’équivalent de ministre des Affaires étrangères – ne s’en cachait d’ailleurs pas : « J’espère que le présent accord pourra, d’une certaine manière, constituer un stimulant pour mettre un terme définitif au conflit israélo-palestinien de longue date, qui continue de causer des souffrances aux deux parties. J’espère également que la solution tant désirée des deux États pourra devenir réalité dans les meilleurs délais. »
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Dans les discours pontificaux, la solution à deux États est une constance. Dix ans après la plantation de l’olivier, évoquée plus haut, le pape François rappelait ainsi l’attachement de l’Église catholique à ce projet : « Nous devons tous travailler et nous engager pour parvenir à une paix durable, où l’État de Palestine et l’État d’Israël puissent vivre côte à côte, en abattant les murs de l’inimitié et de la haine. » Un an plus tard, en juin 2025, le nonce en Israël et délégué apostolique en Palestine, Monseigneur Adolfo Tito Yllana, l’avait encore rappelé, dans L’Observatore Romano : « Nous devons travailler pour que les deux peuples – israélien et palestinien – puissent vivre dans la paix et la tranquillité, avec deux États indépendants et prospères sur la terre où la Providence les a réunis. » Le 23 septembre dernier, Léon XIV lui-même le rappelait : « Le Saint-Siège reconnaît déjà la solution à deux États depuis de nombreuses années. »
Une implication diplomatique et pastorale
Le Saint-Siège s’est toujours particulièrement senti concerné par la question israélo-palestinienne. Cette implication est à la fois diplomatique mais aussi très pratique et pastorale. Ainsi, dès le lendemain du 7 octobre, le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, s’offre lui-même en échange des enfants israéliens capturés par le Hamas. « Si cela pouvait permettre la libération des enfants, je n’ai aucun problème. Ma disponibilité est totale. » Presque deux ans plus tard, le même cardinal se rend, entouré de diplomates et du patriarche grec orthodoxe Théophile II, à Taybeh, petit village chrétien régulièrement attaqué par des colons israéliens, avant de visiter la paroisse catholique de la Sainte-Famille de Gaza, délibérément visée par un obus israélien.
On pourrait, évidemment, citer les très nombreuses déclarations des papes François et Léon XIV en faveur de la paix à Gaza et de la libération des otages. Contentons-nous de celle du 17 septembre 2025, où durant l’audience générale du mercredi, le souverain pontife a renouvelé son appel « au cessez-le-feu, à la libération des otages, à une solution diplomatique négociée, au respect intégral du droit international humanitaire ».




