Salem pointe un doigt vers l’horizon : « L’ennemi est là, juste derrière cette ruine. Avant, il y avait même un sniper; on a dû faire venir un char pour lui régler son compte ». Nous sommes à Mhardeh, en lisière de cette plaine d’Idleb du nord de la Syrie, où a trouvé refuge le reliquat de groupes islamistes rebelles que l’armée victorieuse de Bachar alAssad s’apprête à nettoyer. L’air grave, les hommes qui l’entourent acquiescent. Uniformes disparates, kalachnikov en bandoulière, cigarette aux lèvres, ces soldats de circonstance appartiennent à la milice d’auto-défense de ce village qui n’est jamais tombé aux mains des hommes en noir. Tous sont de confession chrétienne, comme en attestent leurs nombreux tatouages, allant parfois jusqu’à se surnommer « les guerriers du Christ » – « Jounoud al-Mesiyeh ».
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