Comme le disait Phillippe Muray : « La femme moderne est la gardienne d’une seule chose, le bon-déroulement de l’après-Histoire. » Parler de sa mère, ouvrir les vieilles malles du grenier et compulser ses albums de famille en estimant qu’ils vont intéresser la terre entière, c’est une infantilisation de la chose écrite qui sonne comme un aveu d’échec de la fiction. Ce pourrait être aussi la fin de course d’une littérature du réel qui n’en finit plus de chercher des causes inattaquables. Le pire c’est que ça marche : de Paul Gasnier à Emmanuel Carrère en passant par Laurent Mauvignier, qui osera s’attaquer à ces romanciers pétris de sérieux qui nous parlent de la condition féminine, de leurs liens familiaux, de la moralité nationale ? Inattaquable, et d’un sérieux embarrassant (on ne RIT pas sur ma mère, môssieur !), cette littérature matriarcale est une nouvelle étape franchie dans l’appauvrissement romanesque. Combien de Français sont-ils prêts à ouvrir ces vieux médaillons poussiéreux, rincés à l’eau claire d’une moraline laïque ? L’avenir nous le dira. […]
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