Nevroseland Montana, 1925. Deux éleveurs brisés de l’intérieur voient leurs rapports fraternels se fissurer quand le cadet mieux luné (Jesse Plemons) épouse une veuve pourvue d’un fils genderqueer (Kodi Smit-McPhee), sorte de Valentin le désossé passé par la Famille Addams. L’ainé (Benedict Cumberbatch) considère cette union comme une trahison. Si tout le monde en pâtira, nommons la première victime : le spectateur.
Tourné entre deux vagues de Covid, The Power of the dog élève involontairement la mesure-barrière à la hauteur d’un geste de cinéma. Jane Campion dresse en effet une distance infranchissable entre les personnages du roman écrit par Thomas Savage. Monades errantes et solitaires à la Carson McCullers, ceux-ci se lancent quelques mots d’un bout d’une pièce à l’autre, avant de prudemment décamper dans des paysages lunaires. Et quand de rudes cow-boys vont aux putes, ils chantonnent avec elles bras-dessus bras-dessous, rien de plus (on sent le stagiaire-assistant en embuscade, prêt à bondir avec ses tests PCR à chaque fin de plan). [...]
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