Tony Sewell a fondé en 2005 Generating Genius, une œuvre destinée à aider les jeunes d’extraction modeste à intégrer les universités les plus prestigieuses. En 2012, Boris Johnson l’a chargé de l’Enquête sur l’Éducation à Londres. En 2016, la reine l’a décoré du titre de Commandeur de l’Empire Britannique. Tony Sewell déplore la tartuferie de l’anti-racisme qui empoisonne les politiques publiques depuis les années 90.
À peine installé, Tony Sewell aborde le problème de la crispation du débat politique…
Le Brexit et l’élection de Trump ont terriblement envenimé le débat. Je n’ai jamais connu une telle tension. Jusque dans ma propre famille, je suis regardé bizarrement. Être noir et conservateur est considéré comme une hérésie, comme si votre couleur de peau déterminait vos idées politiques ! Voilà où nous en sommes. Pour parler crûment, un Noir conservateur, c’est un peu l’Oncle Tom soumis au lavage de cerveau des Blancs, une sorte de traître à la cause.
Il semblerait que la jeune noire américaine Candace Owens, en prenant fait et cause pour Donald Trump, ébranle l’électorat noir des démocrates. Les choses changent, non ?
Ici aussi la situation évolue du fait que la population noire n’est plus la même. Dans les années 50 et 60, elle était essentiellement issue des Caraïbes, Jamaïque et Trinidad ; aujourd’hui la majorité vient d’Afrique de l’Ouest, Nigéria et Somalie. C’est une population plus conservatrice. Il y a aussi, aux États-Unis comme en Grande-Bretagne, l’émergence d’une classe moyenne noire qui ne se reconnaît pas dans la gauche. Les conservateurs disposent donc d’un réservoir dormant de voix : celles des Noirs qui soutiennent les travaillistes sans grande conviction. (...)
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