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En quelques jours, le concept de « privilège blanc », jusqu’ici principalement cantonné aux cercles indigénistes, a traversé l’Atlantique plus franchement pour s’inviter avec force dans le débat public en France, dans le contexte de la mort tragique de George Floyd.
Le concept de « privilège blanc » a été formulé par la chercheuse et féministe américaine Peggy McIntosh en 1988. Elle le définit comme « l’ensemble d’avantages, de prérogatives, de bénéfices et de choix immérités et indiscutables conférés à des individus du seul fait de leur couleur. » Peggy McIntosh estime que ce privilège, qui n’existe pas de jure puisque la ségrégation raciale a été abolie aux USA en 1965, existe de facto.
En 2017, à l’université Evergreen, un professeur parfaitement progressiste et antiraciste, nommé Bret Weinstein, a été accusé de racisme pour avoir dit son désaccord avec l’instauration d’une journée où les blancs devaient quitter le campus.
Depuis la fin des années 1980, la notion de « privilège blanc » fait florès sur les campus américains, parfois jusqu’à l’extrême. En 2017, à l’université Evergreen, un professeur parfaitement progressiste et antiraciste, nommé Bret Weinstein, a été accusé de racisme pour avoir dit son désaccord avec l’instauration d’une journée où les blancs devaient quitter le campus. Pour lui, en effet, « sur un campus universitaire, le droit de s’exprimer – ou d’être présent – ne doit jamais être fondé sur la couleur de la peau ».
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Ici se situe le clivage entre les antiracistes universalistes, qui refusent l’assignation de l’identité d’une personne sur la base de sa couleur de peau, et les antiracistes paradoxalement racialistes pour qui la couleur de peau constitue l’un des critères d’identité essentiels déterminant les interactions sociales, notamment les injustices, inégalités et discriminations. Cette racialisation des enjeux sociaux est présentée comme une donnée exprimée par les sciences sociales, mais il s’agit bel et bien d’une idéologie dont l’objectif est d’accréditer la thèse d’un « racisme systémique ».
Ici se situe le clivage entre les antiracistes universalistes, qui refusent l’assignation de l’identité d’une personne sur la base de sa couleur de peau, et les antiracistes paradoxalement racialistes pour qui la couleur de peau constitue l’un des critères d’identité essentiels déterminant les interactions sociales.
Le « privilège blanc » est en effet difficile à établir scientifiquement. Peggy McIntosh le caractérise elle-même comme un « sac-à-dos-invisible » : « En général, les Blancs jouissent d’un tel privilège sans en être conscients », justifie-t-elle. Alors, si le privilège blanc est invisible, comment le démontrer ? La sociologue américaine Robin DiAngelo, digne héritière de Peggy McIntosh, a trouvé la parade en 2018, en formulant le concept de « fragilité blanche », qui décrit les réactions fragiles « de défense » et « de déni » des personnes blanches « quand on les incite à envisager les implications raciales de leur existence ».
Selon elle, quand un blanc refuse la caractérisation de sa couleur de peau, c’est parce qu’il refuse, plus ou moins consciemment, de renoncer au « privilège blanc » dont il bénéficie, là encore, plus ou moins consciemment. Le sophisme est efficace jusqu’à l’absurde. Résumons : le « privilège blanc » est « invisible », donc indémontrable. Cependant, la réaction fragile de déni du blanc face à la formulation de son privilège démontre l’existence de ce privilège. Autrement dit, nier l’existence du privilège blanc constitue la preuve irréfragable de l’existence dudit privilège blanc. CQFD…
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Ce concours de sophismes présentés comme scientifiques prêterait à sourire si l’enjeu n’était pas si grave. Les anti-racistes racialistes cherchent tout simplement à construire en France des identités raciales sur le modèle américain. Si la greffe venait à prendre dans notre pays, qui ne s’est pas construit sur la ségrégation raciale, elle pourrait provoquer, un jour ou l’autre, le grand déchaînement des passions ethniques.
Par Guillaume de Prémare
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