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Hommage à Jean Raspail

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Publié le

19 juin 2020

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Monsieur Jean Raspail nous a quittés ! La Patagonie est en deuil ! Non pas celle de Nicolas Hulot et de Ushuaïa. Cette Patagonie a perdu son âme avec la disparition du dernier Alakaluf, mais Jean Raspail nous avait prévenus : Qui se souvient des hommes ? La Patagonie dont il s’agit s’étend bien au-delà des frontières de ces terres antarctiques.

Et c’est le peuple Patagon tout entier qui pleure son Consul Général, lui qui avait fait revivre par ses écrits le Royaume d’Orélie-Antoine Ier, premier roi des Patagons, et dont il s’était fait l’indéfectible serviteur, invitant ses lecteurs à jouer à leur tour le Jeu du Roi.

C’est le peuple Patagon tout entier, attristé, qui s’était rassemblé pour l’entourer en l’Eglise Saint-Roch, ce mercredi 17 juin 2020, par la présence physique ou par la pensée, en un dernier hommage à cette grande plume, ce prophète des temps modernes. Et c’est le peuple Patagon tout entier qui accompagne la dernière chevauchée de Jean Raspail, escorté des Sept Cavaliers qu’il avait lancés aux confins d’un monde désenchanté, dans une recherche éperdue, et non pas désespérée, d’une dernière trace de transcendance et de grandeur d’âme.

Alors bien sûr, des voix se sont élevées pour honnir l’auteur du Camp des Saints, ouvrage jugé provocateur, en ces temps troublés sur fond de dénonciation de violences policières et de discriminations raciales.

Alors bien sûr, des voix se sont élevées pour honnir l’auteur du Camp des Saints, ouvrage jugé provocateur, en ces temps troublés sur fond de dénonciation de violences policières et de discriminations raciales. Mais n’est-ce pas le propre des ouvrages prophétiques que de susciter l’opposition virulente de ceux qui refusent de voir certaines réalités en face ? Pensez-donc ! Un livre écrit à l’époque des premiers boat-people, et qui voyait arriver une vague irrépressible d’immigration, acculant l’Occident à un choix radical entre la soumission à la logique communautariste, ou la défense des valeurs occidentales au prix d’une violence incontrôlée. Impensable ! Intolérable !

Jean Raspail avait même prévu la censure des journaux qui oseraient en parler. C’est dire sa clairvoyance, même si elle mène à des pages d’une outrance insupportable. On retrouve au passage la même clairvoyance prophétique dans Le Bouclage de Vladimir Volkoff, livre sans concession qui dénonce la violence urbaine et les réactions radicales qu’elle peut susciter.

Lire aussi : Cachez cette censure que je ne saurais voir

Mais Jean Raspail ne s’est pas contenté de prédire et dénoncer les naufrages de nos sociétés occidentales piégées par le reniement de leurs valeurs fondamentales. Il a su les dépasser et offrir à trois générations de lecteurs le souffle épique qui portait immanquablement ses héros à refuser toute compromission, à conserver intact leur idéal, et le poursuivre jusqu’au bout, que ce soit vers le Septentrion et les Royaumes de Borée, ou aux confins glacés de la Patagonie, au risque de l’incompréhension, de la déréliction, de la disparition même.

En réponse à un monde désenchanté qui prétend offrir à tous le même accès à une existence sans raison d’être, Jean Raspail offrait une transcendance absolue, ne supportant aucune médiocrité, réservée au petit nombre de ceux qui consentaient à le suivre sans se retourner.

En réponse à un monde désenchanté qui prétend offrir à tous le même accès à une existence sans raison d’être, Jean Raspail offrait une transcendance absolue, ne supportant aucune médiocrité, réservée au petit nombre de ceux qui consentaient à le suivre sans se retourner. Posture élitiste ? Sans aucun doute ! Mais ce fut sa manière d’offrir au plus grand nombre une raison d’être qui les porte au-delà de leur propre existence. Et cet héritage, que de nombreux lecteurs partagent déjà, non seulement lui survivra, mais le dépassera.

Lire aussi : Jean Raspail : « Je suis un enfant »

Non, en réalité Jean Raspail ne nous a pas quittés. Il continue de nous accompagner par ses écrits, il nous ouvre la voie, et nous attend maintenant en compagnie de tous ses fidèles, héros comme disciples, au-delà du Septentrion, où la soif d’absolu trouve enfin sa réponse et son accomplissement.

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