Après sa victoire contre l’ukrainien Wladimir Klitschko en 2015, l’exubérant Tyson Fury, détenteur de toutes les ceintures de la catégorie reine, domine le noble art mondial. Mais une dépression violente mange son sourire malicieux depuis l’intérieur. En 2016, le géant (2,6 mètres) abandonne les gants pour l’alcool, la cocaïne et les orgies. Hanté par des pulsions suicidaires quotidiennes, le boxeur touche le fond en 2017, et avoisine les 170 kilos. À la surprise générale, il annonce son retour sur les rings en janvier 2018. Peu y croient. Mais Deontay Wilder, devenu l’un des deux champions poids lourds en l’absence de Fury, n’a pas oublié le talent du Britannique. Il lui donne une chance. Le combat est fixé pour le soir du premier décembre 2018, à Los Angeles.
Pour que l’histoire fonctionne, elle doit mettre aux prises deux styles aux antipodes l’un de l’autre. Coin bleu : Wilder, aucune défaite pour quarante victoires, dont trente-neuf par KO. Le natif de l’Alabama est peut-être le meilleur puncheur de l’histoire. Sa puissance lui a permis, alors qu’il commence la boxe très tardivement, à dix-neuf ans, d’être médaillé de bronze trois ans plus tard aux JO de Pékin. Mais Wilder a les défauts de sa qualité, c’est-à-dire qu’il n’en a pas développé d’autres. Pas de variété (il mise tout sur son direct du droit), peu de jeu de jambe et d’esquive. Fury, coin rouge, l’a annoncé avant le combat, il musellera la bête Wilder par sa maestria technique. Car malgré son gabarit, il brille par sa boxe rapide, précise, et virtuose techniquement. [...]
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