Il y a une atmosphère tarkovskienne, rétro-futuriste, dans votre roman, qui tient beaucoup à cette banlieue terminale d’Union Soviétique où se déroule l’action. Avez-vous un lien particulier avec la Russie ?
Je n’ai aucun lien particulier avec la Russie, si ce n’est la fascination qu’elle exerce sur moi. L’ex-URSS est un formidable terreau pour l’imaginaire, non seulement à cause de la richesse incroyable de la littérature et du cinéma russes, mais aussi à cause de toute la symbolique de la chute qui est attachée à l’URSS – symbolique qui est incarnée dans la moindre rue, dans le plus obscur quartier de la moindre ville. Et comme si cela ne suffisait pas, c’est aussi le lieu d’évènements proprement hors-normes comme Tchernobyl.
Le décor est donc naturellement puissant et évocateur. Gigantesque comme un titan tombé à terre, comme un continent brisé. Mais il y a plus encore, il y a la faune incroyable qui peuple ce continent. Héritière des grands romans russes, dépositaire de cette âme tordue que traquaient les Dostoïevski, les Boulgakov ou toute une cohorte d’écrivains maudits. [...]
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