Le 4 décembre, l’assassinat d’Ali Abdallah Saleh a suscité moins de commentaires que la mort de Johnny. Et c’est peut-être là le principal enseignement de sa disparition. Le « printemps arabe » n’intéresse plus parce que son échec est patent.
Celui qui présidait aux destinées du Yémen depuis 1978 avait marqué l’Histoire mais, devant le piteux bilan en Syrie et partout ailleurs, on préfère maintenant détourner le regard. Qu’on se souvienne des images terrifiantes de Mouammar Kadhafi lynché par la foule qui tournaient en boucle sur toutes les chaînes il y a six ans. Scène qui inspira ensuite le roman de Yasmina Khadra, La dernière nuit du rais en 2015. Victime d’un premier attentat en juin 2011, Ali Abdallah Saleh avait déjà été annoncé mort une première fois, avec bien plus de retentissement.
Au delà de la mort, la Libye et le Yémen semblent partager le même destin. Guerre civile de moyenne intensité, affrontements tribaux indéchiffrables, émiettement du pays dans lequel naissent et renaissent des factions djihadistes de toutes obédiences. La position d’Aden, en face de Djibouti, est plus avantageuse que celle de Tripoli. Elle ferme l’accès à la mer Rouge et voit passer une bonne partie du trafic mondial entre l’Asie et le monde.
Parfois des bombardements viennent frapper, plus ou moins précisément, des centres de pouvoir et autres dépôts d’armes. Des ingérences extérieures sans résultat probant. La tragédie humanitaire se poursuit sans (...)
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