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2020 : l’année du grand désenchantement ?

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Publié le

5 janvier 2020

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L’année 2020 a commencé depuis trois jours et voilà que reviennent les mêmes obsessions, les mêmes polémiques :

les suites de Me Too avec la sortie du « Consentement » de Vanessa Springora mettant en cause l’écrivain Gabriel Matzneff et ses essais autrefois pudiquement qualifiés de « philopèdes », l’intensification du conflit latent entre l’Iran tenté par la Chine et les Etats-Unis qui tentent tant bien que mal de quitter l’Irak sans trop de dommages, les crises sociales qui s’aggravent et se poursuivent dans une France aphone et inaudible sur la scène internationale hors de son pré carré tangent au Sahel, ou, encore, comme un rappel, une attaque terroriste islamiste en banlieue parisienne à Villejuif qui aura fait un mort et un blessé grave.

Lire aussi : L’éditorial de Jacques de Guillebon : Les liquidateurs

Les courbes vont donc se prolonger et les tendances se confirmer. Sur le plan international, le chassé croisé sino-américain ne devrait pas arriver à son terme, mais bien se préciser. Les Chinois, d’une intelligente prudence, ont longtemps su se tenir à l’écart des soubresauts du monde, notamment ceux qui traversent encore cet Orient compliqué. Il y a une logique historique et civilisationnelle à cela : la Chine n’a par exemple pas adopté une religion abrahamique. Pour autant, cette nation commerçante a besoin de s’ouvrir des routes et devrait dépendre plus encore qu’aujourd’hui des hydrocarbures du Moyen-Orient dans les décennies à venir. Cherchant à maîtriser le Pacifique, il lui faudra aussi s’aventurer dans les eaux de l’Océan indien … et du Golfe persique. Son partenaire naturel y sera l’Iran…

Ce même Iran qui joue des tensions avec l’Amérique. De guerre, il n’est point encore question. L’assassinat du général Rahim Soleimani était un avertissement de l’Oncle Sam à l’endroit du monde chiite. Donald Trump peut fanfaronner sur Twitter en indiquant que l’Iran « n’a jamais gagné une guerre » mais s’en sort « bien dans les négociations », lui non plus ne veut pas d’un conflit important avec cette vieille nation forte de plus de 80 millions d’habitants. Il veut négocier et sortir du bourbier irakien sans trop de dégâts collatéraux. Quant à nous autres Français, notre Président a bien essayé de jouer les entremetteurs ; sans succès.

Emmanuel Macron n’en a que les apparences. Pour l’heure, il se fourvoie et ne sort pas la France de sa torpeur. Plus grave : il joue des oppositions, des conflits ethniques, culturels et sociaux qui agitent notre pays. Nous souffrons de problèmes institutionnels, civilisationnels et sociaux d’une ampleur rare dans notre histoire.

Notre position sur la scène mondiale n’est plus ce qu’elle fut. Nous disposons toutefois d’atouts économiques, commerciaux et militaires. Petits mais costauds, tel pourrait être notre chemin si nous le décidions vraiment. Ce n’est pas encore possible. Pas avec les crises intérieures que nous traversons. Pas avec cette Union européenne malade de son passé, impuissante, presque hagarde. Il est temps de sortir de notre dormition, de retrouver l’âme qui fut la nôtre et l’ambition d’un projet de puissance. Avec leurs défauts et leurs faiblesses actuelles, les Britanniques essayent au moins de redresser la tête et de rompre avec les cycles négatifs. Boris Johnson a, au moins en apparence et par goût, le sens de l’histoire … donc de la grandeur minimale qui sied à un Premier ministre britannique.

 

Lire aussi : L’Amérique frappe en Irak et prend le risque d’une guerre ouverte avec l’Iran

Emmanuel Macron n’en a lui que les apparences. Pour l’heure, il se fourvoie et ne sort pas la France de sa torpeur. Plus grave : il joue des oppositions, des conflits ethniques, culturels et sociaux qui agitent notre pays. La tâche n’est certes pas facile dans un pays qui peine à relever la tête. Nous souffrons de problèmes institutionnels, civilisationnels et sociaux d’une ampleur rare dans notre histoire. Deux ans de manifestations. Deux ans de Gilets Jaunes tous les samedis. Et maintenant, une réforme des retraites mal pensée et mal expliquée. Une réforme de plus qui ne passe pas avec un haut taux de chômage des seniors (souvent de longue durée qui plus est). À ça, il faudra ajouter, comme chaque année depuis vingt ans, l’insécurité, les émeutes, les faits divers sordides et cette ambiance dépressogène et poisseuse qui nous colle à la peau. 

Du grand déclassement vers le grand désenchantement, il n’y a qu’un pas. L’Histoire ne repasse pas les plats et le compte à rebours a commencé.

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