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Gilets jaunes acte 666 : Patrick Eudeline annonce la fin du monde pour le 22 décembre prochain

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Publié le

18 décembre 2018

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Et même les gants. De beaux gants de cuir, solides. Pour se protéger de l’hiver et renvoyer les grenades. Et même les casques. Des casques de motos. Un truc qui vous coûte une dixième de SMIC au bas mot. Comme les masques, les écharpes, les lunettes de piscine ou de ski, et même les foulards et écharpes ou le jus de citron, Maalox ou sérum physiologique indispensables pour laver ses yeux en larmes. Ils ont tout pris. Même les drapeaux français.

 

Les street medics se sont vu enlever leur matériel de premiers soins, les journalistes indépendants leurs caméras. Et tous ces objets confisqués, bien sûr, ne peuvent être rendus. « On n’est pas une consigne ». Pire, sans doute. Comme en témoignent ces vidéos sur Internet, ils leur ont demandé – sur plus d’un poste de contrôle – d’enlever leurs… gilets jaunes. Histoire de minimiser leur nombre, bien évidemment. Tout cela sous ordre, bien sûr. Ceux qu’on forçait ainsi à jouer les chiens de garde du système pensaient, eux, à leurs heures supplémentaires impayées. Peut-être même que cette rage, paradoxalement, les poussait à cogner plus fort, alors qu’ils auraient aimé être de l’autre côté. C’est sur eux-mêmes qu’ils tapaient, auraient probablement prétendu Freud et Lacan.

 

 

Un mois qu’ils bravaient le froid, organisaient des covoiturages, montaient sur Paris comme ils le pouvaient, sachant ce qui les attendait : cognés, gazés, visés à bout portant, trempés, parqués, contrôlés, fliqués. Quelques jours avant le 22 décembre, la classe médiatique en a décidé ainsi : ils n’existent plus. Trois mille excités sur Paris, alors que la moindre manif d’ahuris animalistes en rassemble à l’aise dix mille et plus, ce n’est rien, pensez ! Même si on oublie au passage que lesdits hipsters n’ont qu’à traverser la rue pour… trouver du travail euh, pardon ! – pour manifester. Même si on oublie que ces Français venus de loin continuaient parallèlement à faire flasher le jaune dans toutes les villes et ronds-points. Mais « il faut savoir terminer une grève ». Après Thorez et Sarkozy, Christophe Barbier le répète à l’envi. L’occase est trop belle : c’est de la physique/chimie (ou du capitalisme ) : tout ce qui n’est pas en expansion est en régression.

 

Lire aussi : Médine, Cantat, la censure et moi

 

Et cela circule partout : ce mouvement est-il bien ce qu’il a l’air d’être ? On lit sur Facebook et Youtube, Twitter, qu’il est manipulé, orchestré, téléphoné. La preuve ? The Economist, bien sûr ! L’organe de l’ordo-liberalisme. Qui avait publié en 2017 une couverture où on voyait une carte du Tarot. L’Ermite. Plein de petits bonhommes jaunes y défilaient, au milieu de vagues en colère qui se refermaient sur eux, comme Moïse et ses pèlerins traversant la mer morte (les Champs-Élysées !) Dans le ciel brillaient six étoiles. Et l’Ermite surveillait la scène, du haut d’un toit, tel un sniper. Présage que tout cela ! Ou plan suprême ? Certains nous l’affirment donc. Tout était prévu d’avance. Et dans l’épisode Six (6 ! numérologie, etc.) du samedi 22, jour de pleine lune, cela sera la fin du game, la Chute. L’Hallali.

 

Ce président qui est si peu crédible quand il loue Johnny ou évoque façon Zola les mères courage de la France profonde devant les couleurs de l’Europe

 

Déjà la veille, l’anniv du Macron aura été fêté comme il se doit. Mais alors, ce samedi… Un attentat sanglant devant le Drugstore Publicis aura été prévu ! Les huit morts dans les rangs jaunes n’auront été qu’un hors-d’œuvre. Si. Macron, qui aura effectué son boulot (nous mener vers l’ordo-libéralisme coûte que coûte, signer Marrakech, etc.), pourra alors démissionner et remplacer Junker aux plus hautes destinées européennes. De nouvelles élections seront organisées. Tout est écrit, vous dit-on ! Marion Maréchal les remportera et… décevra, forcément. Personne, en effet, ne peut lutter contre l’Europe et l’euro. Même si, via un RIC (Référendum d’Initiative Citoyenne) utopiste et attendrissant de naïveté désespérée, le peuple confirmerait ce qu’on savait déjà : ce monde qu’on veut nous imposer, ce cap prétendu, il n’en veut simplement pas.

 

 

Le plus étonnant, c’est que ce scénario est relayé, commenté, en un jeu de billard complotiste à trois bandes. Ou certains s’interrogent : et si ce n’était pas l’État lui-même qui avait organisé toute cette affaire pour mener le pays au chaos, et alors… À ce niveau, le mal de crâne menace.

Mais l’obsession du complot a au moins une vertu. Le complot, c’est comme la religion ou le communisme. Il rassure parce qu’il explique, il donne du sens. Alors que le monde, désormais, en manque. Cruellement. D’accord, ce scénario de l’Oligarchie triomphante est terrifiant. Mais il offre un « ennemi » identifiable, une grille de lecture. Il donne aussi aux Gilets jaunes un idéal : défendre le monde tel qu’ils l’ont toujours connu. Où la bagnole est reine et le barbecue un totem.

Où fumer – puisqu’on les traite volontiers de « grilleurs de clopes » – ne vous coûtait pas un demi-SMIC par mois (allez ! un quart pour les petits fumeurs…), où le président, au Bal du 14 Juillet, reçoit Zouk Machine, Mireille Mathieu ou Vianney, qui il voudra, et non point un collectif trans de techno, ne caresse pas d’un air troublé le torse luisant de sueur d’un repris de justice. Ce président qui est si peu crédible quand il loue Johnny ou évoque façon Zola les mères courage de la France profonde (devant les couleurs de l’Europe et non point de la France. Qui ne l’aurait remarqué ?)

 

Julie Graziani : « Si ça avait été moi, j'aurai ajouté le bonnet d'âne »

A propos de Mantes-la-JolieJulie Graziani : « Si ça avait été moi, j'aurais ajouté le bonnet d'âne »

Publiée par L'Incorrect sur Samedi 15 décembre 2018

 

Les Gilets jaunes, justement, vous sortent le drapeau français à toute occasion et chantent à tue-tête la Marseillaise. C’est nouveau. Le drapeau était connoté. Très (les Anglais, eux, étaient fiers de leur Union Jack) et la Marseillaise uniquement chantée dans les stades ou par un Gainsbourg visionnaire. La France profonde, « leur » France, n’est pas celle qui pratique l’écriture inclusive et s’interroge sur le véganisme ou le genre. Cette expression même de « France profonde » semble remonter des limbes. On a voulu croire, au début du mouvement, que les Gilets jaunes étaient les condamnés. Condamnés par l’âge à disparaitre, condamnés par leur adresse postale à être invisible.

Condamnés par la mondialisation, l’ordo-libéralisme, le « nouveau monde » promis. Il n’y avait qu’à attendre : ils allaient simplement mourir. Alors qu’ils sont les gens, tout simplement. Tout le monde ou presque. On ne le savait pas : on ne les voyait pas. La première fois qu’elle était montée à Paris et donc devant les médias, cette France, c’était pour saluer Johnny une dernière fois. Ces Gilets Johnny annonçaient bel et bien les Gilets jaunes. France profonde ! Quand un député macroniste osait dire « Montrez-moi le peuple de France. Il n’existe pas », et son chef enchaînait : « Il n’y a pas de culture française », ils allumaient leurs clope, haussaient les épaules et souffraient en silence.

 

Lire aussi : D’une diabolisation, l’autre

 

Macron ne peut plus guère gouverner, tant il est haï. Quelle importance, au fond ? Personne ne le peut. Quand toutes les décisions viennent de Bruxelles. Les Gilets jaunes le découvrent peu à peu, même si c’est par le biais de « théories du complot » outrées ou fumeuses. Ils sont, nous sommes, dans le gant de fer de l’Empire. Et celui-ci serre de plus en plus fort.

Acte 6 donc. Que les astres comme Facebook annoncent décisif. Comme d’ailleurs le simple bon sens. « Ils » ne vont pas vouloir en rester là, l’État ne pourra que leur répondre avec encore plus de violence. Même si système comme médias hurlent « ça suffit ! », que la poussière semble cachée sous le tapis et qu’on promet des cataplasmes concertatifs sur jambe-de-bois et des pourboires/primes trompeurs. Acte 666 donc. Avec des flics en grève et la promesse d’un impôt pris à la source scélérat pour les achever. Il se peut que beaucoup pensent que cela vaut bien quelques gueules cassées. Et même la leur.

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