Les crises politiques comme les disputes de couple, sont l’occasion, parfois salutaire, de se dire les choses et de tout remettre à plat. Quoiqu’en matière de crise politique l’on ne puisse espérer de réconciliation facile sur l’oreiller.
J’ai récemment décrit, dans Atlantico, ce que cette crise sanitaire révélait de nos faiblesses nationales et les leçons que nous pourrions en tirer pour l’avenir. Ce moment de confinement est l’occasion d’élargir le champ de réflexion et de se pencher sur la manière dont la superstructure européenne fait face à ce défi. Chacun appréciera le sens des priorités de la Présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, qui se félicite, en pleine débandade, du lancement des discussions sur l’intégration de l’Albanie – État mafieux s’il en est – et de la Macédoine du Nord.
L’Union européenne en état de mort cérébrale
Le constat est quasi-unanime sur la lenteur et la faiblesse de la réponse européenne, résolue bien tardivement à débloquer des crédits pour amortir les contrecoups de la mise à l’arrêt de l’économie. Pour réagir efficacement, elle n’a d’autre choix que de suspendre deux de ses dogmes fondateurs : l’espace Schengen et le pacte de stabilité. Cette décision résonne comme un aveu de la responsabilité du modèle économique et social européen dans l’aggravation de cette crise sanitaire. Car oui, c’est bien la religion de la société ouverte qui nous a rendus vulnérables.
Après avoir appliqué doctement ce catéchisme, les élites françaises en mesurent aujourd’hui le cruel résultat : nous ne possédons plus les infrastructures ni le personnel pour contrôler efficacement nos frontières ; nous n’avons plus les industries nécessaires pour parer à la pénurie de masques ou de respirateurs ; nous ne disposons plus des usines pour produire les médicaments nécessaires sur notre territoire ; nous ne sommes plus suffisamment équipés en matériel et en lits dans les hôpitaux publics. L’Europe devait nous rendre plus forts et nous voici désespérément dépendants du bon vouloir de l’étranger pour notre survie.
Cinquante ans de construction européenne au forceps pour finalement se rendre compte que cette structure a affaibli la souveraineté, l’indépendance et la richesse des États membres tout en étant incapable de les remplacer en cas de difficultés. La crise révèle où se trouve la véritable légitimité politique : ce ne sont ni la Commission ni les marchés financiers qui nous sauveront. La « solidarité européenne » est un mirage. Mais nous le savions déjà.
Rien de surprenant, dans ce contexte, à ce que la toile ait allègrement tourné en dérision la vidéo de la Présidente de la Commission nous montrant soigneusement comment se laver les mains en fredonnant l’hymne européen…
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