Vous avez été aux premières loges de l’aventure Mitterrand, comme en témoigne votre ouvrage Verbatim. Avec le recul, comment jugez-vous les quatorze ans du pouvoir exercé par celui qui était parfois comparé à Louis XI, dit l’Araignée? Peut-on reconnaître des erreurs, notamment lors des négociations qui ont entraîné la naissance de l’union monétaire lors desquelles François Mitterrand a finalement donné les clés de l’Europe à l’Allemagne?
La comparaison faite avec Louis XI l’honore : sans Louis XI, la France se résumerait à l’Île-de-France ou serait vassale de la Bourgogne. Bien sûr, il y a eu des erreurs. Quelle vie humaine, quelle action se déroule sans erreur? François Mitterrand a été un très grand président de la République. Je suis très fer de tout ce que nous avons accompli ensemble. La plupart des réformes que nous avons menées n’ont jamais été remises en cause. Pensez à l’abolition de la peine de mort, à la libéralisation des médias, aux lois sociales, à la décentralisation. Je suis aussi rétrospectivement heureux des nationalisations qui ont sauvé, provisoirement, ces entreprises alors menacées de mort. Très peu ou quasiment aucune d’entre elles n’aurait pu survivre sans cela et elles ont malheureusement pratiquement toutes disparu une fois privatisées. [...]
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