Le rap est originellement une musique urbaine, forcément liée à une contestation sociale et au déracinement des communautés immigrées. Sa préhistoire correspond aux premières tendances immigrationnistes des grandes puissances occidentales. En France, le regroupement familial a créé un appel d’air qui a profité au Capital et a contribué à la formation d’une contre-culture d’opposition, fermentée par des conditions de vie précaires et, plus tard, encouragée par l’ingénierie sociale propre à la gauche mitterrandienne, à ses think-tanks et à quelques organismes factieux comme SOS Racisme. D’un côté, la culture urbaine des minorités est née d’une légitime tentative de résistance culturelle face à un parcage généralisé dans des banlieues sinistres ; de l’autre, il a été peu à peu porté au pinacle par la politique socialiste, toujours désireuse de culpabiliser les Français et de stigmatiser l’héritage colonial.
De la contestation sociale à l’apologie maffieuse
L’histoire du rap est donc intrinsèquement liée à celle de l’immigration post-industrielle et à l’idéologie globaliste. Les premiers rappeurs ont trouvé leur inspiration à la fois dans la culture punk et dans les musiques noires populaires : jazz, soul et funk. Il s’agissait avant tout d’exprimer la voix des ghettos avec des moyens faméliques : c’est pourquoi, très vite, le rap s’est servi d’échantillons sonores et a privilégié la scansion du « spoken word ». Mais contrairement au punk ou au rock, le rap véhicula à ses débuts des valeurs plutôt positives : il fallait sortir du ghetto à tout prix, s’extraire de la dynamique mortifère des gangs, s’adapter et s’intégrer. Le grand tournant, c’est l’arrivée des majors qui découvrent là une musique simple à produire, simple à enregistrer, et surtout des artistes relativement malléables car pressés de s’extraire de leur condition sociale. [...]
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