Dian Hanson a longtemps œuvré pour la presse masculine et conçu une collection d’ouvrages évoquant le versant « cool » de « l’americana sexualis », la libido américaine. Elle souligne le rôle essentiel qu’ont pu jouer les femmes artistes dès le début des pulps (ces petits fascicules populaires aux couvertures aguichantes) dans les années vingt, jusqu’aux célèbres Rowena Morril et Julie Bell, toujours très actives, lesquelles, à l’instar de leurs collègues masculins comme Frank Frazetta ou Boris Vallejo, ont toujours su faire primer l’imaginaire sur l’idéologie. Ce monde de guerriers et de fières amazones affrontant des monstres surgis de l’enfer peut faire sourire. Pourtant, en découvrant cette bible de l’art pop fantastico-érotique, on comprend vite qu’à rebours des préjugés de l’époque, un féminisme ni puritain ni infecté de misandrie est possible et que certains dessins médiévaux fantastiques valent bien la plupart des installations promues par la DRAC.
Aujourd’hui le puritanisme ne vient-il pas essentiellement du camp progressiste ?
Je suis issue d’une génération antérieure. Il est vrai qu’il existe aux États-Unis des inégalités entre les sexes et que depuis le début de l’humanité, l’homme a représenté le sexe le plus fort. Les femmes doivent savoir réagir lors de situations ou des hommes essaient de profiter d’elles. Pour autant, le discours victimaire n’est pas sain. Quand un homme nu sous son peignoir dans sa chambre d’hôtel montre son sexe à une femme, la meilleure option reste de regarder son pénis et d’en rire. Dans tous les cas, on ne devrait pas censurer les grandes œuvres d’art. Robert Crumb a été attaqué sur internet par des femmes qui pensaient que ses dessins reflétaient son comportement, alors qu’il est très timide. [...]
Vous souhaitez lire la suite ?
Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !