Comment expliquez-vous l’hostilité des dernières semaines à l’égard de l’armée française dans le Sahel, notamment au Burkina Faso, au Mali et au Niger ?
Il faut remonter au début de l’opération Serval en janvier 2013. Cette opération, conduite par la France à la demande du Mali, avait été chaleureusement accueillie par les opinions malienne, saharienne et africaine en général parce qu’elle visait à empêcher la progression de groupes terroristes vers Bamako. La situation d’aujourd’hui est due au fait que les populations ne voient pas la valeur ajoutée de cette présence française.
En dépit de cette présence, tout de même importante, avec parfois jusqu’à 5 100 soldats déployés et une technologie de guerre sophistiquée, l’expansion du terrorisme n’a pas été empêchée et cette situation alimente un ressentiment envers la présence française qui n’est aucunement un rejet idéologique de la France ou une instrumentalisation par le groupe Wagner. C’est une déception face aux résultats et il est à craindre que ce sentiment ne s’amplifie au Sahel si la situation ne s’améliore pas. [...]
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