Véritable phénomène de société, Réinventer l’amour déconstruit moins les stéréotypes de genre que les fondements-mêmes d’une démonstration rationnelle. Étant donné son indiscutable succès et sa surexposition dans les vitrines des libraires, on aurait aimé discuter, nuancer ou démonter la thèse de Mona Chollet, sauf que de thèse, il n’y en a pas ; ni même une méthodologie ; des concepts, à peine, et jamais définis ; et c’est sans doute ce qu’il y a de plus frappant dans cet « essai » : son côté infra-dialectique.
Reste un grand ennemi fourre-tout : le patriarcat ; et un réductionnisme marxiste binaire résumant toute interaction humaine à un rapport dominant-dominé unilatéral et irréversible. Là-dessus, une espèce de frein sentimental et sexuel empêche Mona de virer lesbienne et de demander l’éradication de tous les hommes, d’où sa perplexité vaguement hébétée d’hétéro honteuse que d’aucuns interprètent comme de la nuance. [...]
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