48,7 millions d’électeurs sont appelés le 10 avril, dimanche des Rameaux, à élire le futur auréolé des rameaux de la République. Jamais élection n’a pris un enjeu aussi grave : la France, engagée sur la pente du déclin et au bord de la banqueroute, s’apprête à réélire un président sortant qui n’aurait jamais dû pouvoir gagner par son bilan (recordman des abus de droit constitutionnel, des ministres ou anciens ministres mis en examen, du déficit public, de l’insécurité), jouissant du plus bas niveau de représentativité au premier tour d’une présidentielle au suffrage universelle depuis 1965 (18% des inscrits se sont portés sur lui, ayant contre lui 82% des voix portés sur d’autres candidats, sur l’absentions ou les bulletins nuls !), sur fond d’un dédain (dégoût ?) continu des citoyens envers leurs élus (34% d’abstention, nuls et blancs en 2017, un record depuis 1965). Sa réélection serait grave de symboliques dont son égo ne le privera pas d’abuser cinq ans de plus, grâce aux « pleins pouvoirs » qu’offre la Vè République, 1958 révisé 2002.
C’est dire que la responsabilité dans sa possible réélection que se partageraient les cinq droites – Pécresse, Zemmour, Le Pen, Dupont-Aignan et Lasalle – ne s’étant pas alliés. Selon l’un des derniers sondages, le président sortant, avec tout l’appareil médiatico-politique qu’implique la fonction élyséenne, plus l’aubaine covid-ukrainienne, ne receuille qu’un petit 29,4% des intentions (des suffrages exprimés). Tandis que les cinq droites réalisent 44,4 % des intentions : c’est, à 0,2 point près, le score du général de Gaulle au premier tour de 1965, mais en 2022 c’est à eux tous !
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Les droites sont en France majoritaires et pourtant le pays s’apprête à renouveler l’ancien secrétaire général de François Hollande.
Qu’est-ce qui différencie 1965 de 2017 ? En 1965 il y a déjà des droites (de Gaulle, Lecanuet, Tixier-Vignancour et Marcilhacy) mais son champion était en capacité de se hisser légitimement au deuxième tour, et les droites éliminées au cours de cette « primaire » (22,5%) pouvaient jouer comme réserve de voix au deuxième tour, sachant qu’il n’y a jamais 100 % de reports d’une droite sur une autre. C’est qu’une élection présidentielle se joue à deux, voire à trois tours. Selon l’adage, « au premier on choisit, au deuxième on élimine ». Cet adage est incomplet. Image clivante en partie vraie, puisque comme en 2002 et 2017, le candidat le mieux placé face un Le Pen est assuré d’un épouvantail. Cet adage est en partie faux, car il serait plus juste de dire qu’au deuxième tour, on se rassemble, en vue d’un « troisième tour », où on formera un gouvernement ensemble. [...]
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