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Niveau scolaire : l’école des nazes

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Publié le

12 septembre 2022

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Rapport après rapport, enquête après enquête, étude après étude, tous les indicateurs sont au rouge : l’école, c’était mieux avant. Le niveau ne baisse pas, il dégringole. Décryptage.
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Ce qui revient dans la bouche de tous les professeurs, au-delà des explications propres à chaque matière, c’est l’effondrement du niveau en langue. Pour faire court, quand bien même ils ont des idées sur le fond, les élèves sont tout à fait incapables de les exprimer dans une copie. Pour Élodie Weber, professeur de linguistique espagnole à la Sorbonne, c’est le problème numéro un : « La plupart de mes collègues font ce constat : le niveau en langue française est alarmant ». Et de détailler : « Il y a des problèmes à tous les niveaux : l’orthographe évidemment, mais pas seulement. C’est aussi la syntaxe, et plus encore la ponctuation qui est devenue catastrophique, ce qui veut dire qu’il n’y a plus de pensée logique ».

Lire aussi : Édito : L’école est finie

À mesure qu’ils ne maîtrisent plus les mots, les élèves sont dénués des instruments pour raisonner, jusqu’à devenir proprement muets – et ce dans toutes les matières. Professeur d’histoire, de géographie et d’économie, passé au cours de sa longue carrière par le collège, le lycée et l’université, et aujourd’hui à deux ans de la retraite, Oleg Kobtzeff partage ce constat, et y ajoute la dimension graphique : « L’évolution est très visuelle : c’est l’écriture. Ce n’est pas tant l’orthographe qui est devenue catastrophique, que la capacité même à former des lettres. Il était de plus en plus difficile de lire leur écriture. En trente ans, on est passé d’écriture impeccable d’adulte, chez les étudiants en université, à une écriture comme on en voyait chez les élèves de sixième-cinquième – et encore, pas les meilleurs ».

Une capacité d’abstraction en berne

Sur le fond, il est un problème qui touche toutes les disciplines : la capacité d’abstraction semble s’amenuiser avec le temps. Constatant une baisse du niveau depuis les années 1990, Oleg Kobtzeff a remarqué dans sa discipline « une difficulté à se projeter dans le temps, une difficulté chronologique à se figurer la succession des époques ».

« Depuis que j’ai commencé, le niveau a considérablement baissé au point que j’ai dû revoir un certain nombre d’exercices que je ne peux plus donner aujourd’hui »

Élodie Weber, professeur de linguistique espagnole

Outre l’expression, c’est la compréhension qui est en jeu. Or, explique Élodie Weber, professeur depuis plus de vingt ans : « Depuis que j’ai commencé, le niveau a considérablement baissé au point que j’ai dû revoir un certain nombre d’exercices que je ne peux plus donner aujourd’hui ». Si elle avait l’habitude de donner à ses étudiants une analyse de texte théorique, elle a d’abord du amender son évaluation en guidant les élèves par des questions, avant de finalement supprimer l’exercice pour éviter l’hécatombe. Le constat est limpide : en plus de ne plus savoir s’exprimer et d’enchaîner les contresens sans même s’en rendre compte, les élèves « ne comprennent plus ce qui est conceptuel et abstrait ». Sans capacité d’abstraction, c’est par définition l’intelligence qui n’est plus. [...]

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