Le 15 aout, la France a annoncé le départ du dernier soldat de la force Barkhane, redéployée au Niger à la demande du président Mohammed Bazoum. À peine Barkhane partie, une installation discrète de la milice Wagner a été observée dans plusieurs villes du nord Mali notamment à Gao. Une information confirmée par Berlin, l’Allemagne disposant encore d’un contingent militaire non loin de l’ancienne base française de la ville. Entre livraisons d’équipements militaires et conseils au gouvernement, les Russes se sont mis au premier plan de la « lutte » contre le terrorisme et malgré l’hospitalisation du Premier ministre malien, principal acteur de la propagande antifrançaise, les tensions n’ont jamais été aussi vives entre Paris et Bamako.
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Le ping-pong du désamour
« Méprisant, paternaliste, colonialiste… » : la litanie des épithètes de Choguel Maiga n’en finit point pour qualifier l’attitude « condescendante »d’Emmanuel Macron, sa bête noire. Si son épouse a envisagé un instant son évacuation mi-aout vers Paris où il se soignait avant de devenir Premier ministre de la junte malienne, Bamako a balayé l’hypothèse d’un revers de main et évoque « un besoin de repos »bien que plusieurs sources concordantes aient confirmé « une hospitalisation après un problème cardiaque ». En l’absence du chef du gouvernement, Abdoulaye Diop et Sadio Camara ont pris la relève. À peine les derniers soldats français partis du Mali, le ministre des Affaires étrangères a saisi l’Organisation des Nations Unies pour dénoncer les « violations répétitives et fréquentes de l’espace aérien malien par les forces françaises »et accusé Paris, sans aucune preuve à l’appui bien sûr, de financer le terrorisme. Une rhétorique très populaire dans l’opinion africaine et relayée par le ministre de la Défense en marge de la réception, le 9 aout, d’équipements militaires russes. Sadio Camara a vanté la qualité du partenariat « gagnant-gagnant avec la Fédération de Russie »et fustigé « l’arrogance et le manque de transparence » d’autres pays, ciblant de façon à peine voilée la France. La tension était déjà montée d’un cran quand, depuis Bissau fin juillet, Emmanuel Macron avait ironisé sur « les choix inefficaces « de Bamako. La junte avait aussitôt décrié « une posture néocoloniale ». [...]
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