Voici un livre hors-normes, par son format (900 pages), mais aussi son sujet, son traitement, sa façon de ne relever d’aucun genre. Grégoire Bouillier est un habitué des textes spectaculaires : le Dossier M, en 2017, faisait 2000 pages, en deux tomes, avec un site en complément… Par comparaison, ce Cœur ne cède pas paraît presque raisonnable ! De quoi s’agit-il ? À première vue, c’est un retour sur un fait divers.
En 1985, Bouillier est frappé par une histoire entendue à la radio : une dame de 64 ans s’est laissée mourir de faim dans son appartement à Paris. Elle a jeûné plus d’un mois, et décrit jour après jour son agonie dans un carnet. Elle est morte dans la solitude, son cadavre momifié a été retrouvé dix mois plus tard… « Qui était cette femme ? Comment en était-elle arrivée là ? » Plus tard, Bouillier repensera à cette affaire. Or, en 2018, un hasard l’incite à commencer une enquête. Il apprend que la défunte s’appelait Marcelle Pichon, qu’elle avait été mannequin pour un grand couturier. Il rassemble des coupures de presse, des images, des photos. Il fouille les archives, les sites de généalogie. Une chose en amène une autre, le dossier grossit ; minutieux, maniaque, Bouillier consigne tout, ne résume rien. [...]
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