Planquez vos femmes et vos gosses. L’homme qui ferait passer Vincent Delerm pour Marylin Manson, le crooner officiel des ménagères ménopausées, fringué en total look Celio extra-large histoire de calmer les ardeurs de ses admiratrices fascinées par sa face de palourde concernée, Grand Corps Malade, donc, est de retour dans les bacs. Poète officiel de la République depuis les douloureuses années 2010, cette dé- cennie où la pop balança ses guitares au rebut pour s’enjailler à coups de beat box sur des slams monocordes et des poèmes pleurnichards niveau grande section de maternelle. Grand Corps Malade, donc. Sorte d’endive faite homme, propulsée sans qu’on demande quoi que ce soit en tête des charts, par la grâce d’une conjonction d’étoiles particulièrement défa- vorable à l’art en général – et à la chanson en particulier. Car oui, Grand Corps Malade, avec ses récitations de cancre et sa voix de pilulier, est considéré comme un chanteur.
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Concentré tiédasse
On espérait que le slam, ce rap pour les nuls, aurait fini par échouer dans les latrines de la Foire au Chorba de Garges-lès-Gonesse, dans les concours de chant inter-collèges ou dans les télécrochets de la TNT. On espérait que Grand Corps Malade, c’est-à-dire Fabien Marsaud, c’est-à-dire le « prof de gym devenu poète » aurait fini par tirer sa révérence, épuisé par sa propre nullité. On espérait que les années 2020 auraient enfin tiré la chasse. Mais c’était compter sans nos médias officiels, qui semblent particulièrement attachés à cet Emblème de la Neutralité à côté de laquelle l’histoire récente du peuple helvète passe pour une mise en danger perpétuelle. Notre ceinture noire du sens commun a la dent dure et elle ne semble pas prête à céder sa place de mascotte officielle de la Ponction Lombaire sans Douleur. Voilà qu’elle vient de commettre un nouvel album : « Éphémère ». On aimerait bien... [...]
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