Par quels moyens ? Déjà, en exigeant la déprogrammation des œuvres pouvant froisser la sensibilité diversitaire : à Noël, plus de Casse-Noisette, avec ses danses exotiques et autres stéréotypes eurocentrés. Ensuite, en veillant au respect d’une nouvelle éthique théâtrale (codifiée entre autres dans un rapport de Pap Ndiaye pour l’Opéra de Paris) : point de chanteurs blancs grimés dans Otello ou Aida – que Lotte de Beer, à l’Opéra Bastille, remplace par une marionnette noire – quand bien même un chanteur blanc serait encore autorisé à incarner le Maure de Venise ou la princesse éthiopienne.
Mais surtout, au lieu d’éclairer la dramaturgie, la mise en scène doit servir désormais un propos militant : renverser les dominateurs ayant, de tout temps, opprimé telle ou telle minorité. Ainsi des Noces de Figaro version 2022 au Palais Garnier, où Netia Jones invente un soulèvement féministe aux allures syndicales. Ou du Parsifal déconstruit de Richard Jones, à l’Opéra Bastille, où le souffle mystique de Wagner est désacralisé, voire tourné en dérision. [...]
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