Pour l’Allemagne, tout commence par la France. À partir du choc d’Iéna, un nationalisme construit à la fois contre et par imitation du nôtre émerge en Allemagne. Les élites intellectuelles allemandes comprennent la nécessité de la modernisation de l’État et de l’unification de leur nation si elle veut jouer un rôle de premier plan.
Au fur et à mesure que le siècle avance et que la volonté nationale allemande s’affirme, la persistance du statu quo paraît de plus en plus improbable
Seulement, l’ordre qui émerge du congrès de Vienne est conservateur. L’Allemagne reste divisée en 39 États. La Prusse et l’Autriche s’y disputent la prééminence, pour- suivant une rivalité séculaire. Au fur et à mesure que le siècle avance et que la volonté nationale allemande s’affirme, la persistance du statu quo paraît de plus en plus improbable. Deux solutions se dessinent : la solution grande-allemande, qui verrait l’unification réalisée sous l’égide de l’Autriche, et intégrerait tous les territoires germanophones, et la petite-allemande, qui la verrait faite par la Prusse, et exclurait l’Autriche. En effet, celle-ci possède un certain nombre de territoires non germaniques, comme la Hongrie, impossibles à fondre dans une nation allemande. [...]
Vous souhaitez lire la suite ?
Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !