Précédé d’une rumeur publique élogieuse, de prix dans les festivals et d’un gymkhana d’avant-premières pour en roder le narratif, Retour à Séoul laisse comme deux ronds de flan. On se doutait que le résultat serait inversement proportionnel aux forces promotionnelles, mais quand même. Le film de Davy Chou avait peut-être le principal, un sujet : la quête des origines d’une jeune française d’origine coréenne débarquée par hasard à Séoul. Ce sujet est malheureusement pris sur son versant le plus anecdotique, la recherche des parents vite résolue pour le père, retardée pour la mère. Laissée seule dans le centre d’adoption où elle tente d’obtenir des réponses, Freddie (Park Ji-min) feuillette des papiers et découvre que la guerre de Corée a entraîné l’abandon de dizaines de milliers d’enfants promis à une vie meilleure en Occident.
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Le souffle de l’histoire qui parcourt un instant l’écran se révèle un simple courant d’air. Chou ne creusera pas cette piste – qui nécessite, il est vrai, une ampleur de vue dont il ne dispose pas. À la place, on aura la tarte à la crème d’une émancipation, hoquetante et feuilletonnée – voilà la maigre originalité, tout comme la personnalité de Freddie franchement déplaisante, quelque part entre le piteux Orpheline de Arnaud des Pallières ou une héroïne de Mike Leigh, mais privée de l’inscription dans un contexte social que son inadaptabilité mettrait à nu. On ne met rien à nu dans Retour à Séoul. [...]
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