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Frédéric Cabrolier (RN) : Réforme des retraites, un fiasco démocratique

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Publié le

22 mars 2023

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Député Rassemblement national du Tarn et membre de la commission des finances, Frédéric Cabrolier dénonce le passage en force du gouvernement sur la réforme des retraites. Tribune.
cabrolier

En choisissant l’utilisation du 49.3 pour le vote à l’Assemblée nationale de la réforme des retraites, le gouvernement a non seulement commis un véritable déni démocratique mais a aussi reconnu qu’il n’y avait pas de majorité pour voter cette réforme. Et pour cause le véritable objectif de la retraite à 64 ans est de satisfaire Bruxelles et de rassurer les marchés financiers comme l’ont avoué la députée Aurore Bergé et le ministre des finances Bruno Le Maire.

Rapporteur du Plan de relance, je sais que l’Union européenne utilise le versement progressif des 40 milliards d’euros promis au titre du Plan national de relance et de résilience, pour imposer des réformes en matière de transition énergétique mais aussi sociales dont la réforme des retraites. Ainsi la subvention totale actualisée que doit recevoir la France d’ici 2026 s’élève à 37,46 milliards d’euros, soit une perte de 2 milliards d’euros.

En commission des finances Pierre-Louis Bras, président du Conseil d’orientation des retraites (COR) nous a également confirmé « qu’il ne s’agissait pas d’une réforme du système des retraites mais d’une réforme de baisse des dépenses publiques » afin de faire repasser le déficit public sous les 3 % du PIB en 2027.

Lire aussi : Joseph Thouvenel : « Le gouvernement agit sous l’effet de l’idéologie qui lui masque la réalité »

Le recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans pénalisera ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans (nous proposons pour ceux-là un départ à 60 ans), les femmes aux carrières hachées, mais aussi ceux qui voudraient passer à mi-temps appelée « retraite progressive » ; ceci n’est possible aujourd’hui qu’à partir de 60 ans, demain cela sera possible qu’à partir de 62 ans.

Il est regrettable que cette réforme n’ait pu aller au-delà de l’article 2 en première lecture à l’Assemblée nationale du fait de l’obstruction des députés de La France insoumise et de leurs milliers d’amendements. L’article 7 qui repousse l’âge légal de deux années aurait certainement été rejeté ; de fait les députés NUPES ont été les idiots utiles de la macronie.

Quant au vote des deux motions de censure, si tous les députés qui s’apprêtaient une semaine plus tôt à voter contre la réforme des retraites avaient été au bout de leur logique, il y aurait eu au moins neuf votes supplémentaires en faveur de la motion qui a recueilli 278 votes. Les députés, notamment Les Républicains, qui ne les ont pas votées sont de facto des soutiens à cette réforme des retraites.

Les députés du groupe Rassemblement national ont saisi le Conseil constitutionnel et soutiendront toute demande de référendum, utilisant comme ils en avaient fait la promesse tous les moyens à leur disposition pour contrer cette réforme des retraites.

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