Les premières pages d’Armures sont très belles, où Stéphanie Hochet s’imagine avec Jeanne d’Arc agrippée à sa monture, alors que la sainte galope vers Chinon pour rencontrer Charles VII, s’enivrant de vitesse et de découvrir cette vie d’aventure qui vient de s’ouvrir pour elle. Chaque époque se reflète dans les légendes qu’elle recycle, cette légende fût-elle historique. Si Mark Twain, à la fin du XIXe siècle, avait livré une Saga de Jeanne d’Arc somptueuse, où se vérifiaient son art de la mise en scène mais aussi tout le génie synthétique de son temps, capable de mêler souffle épique, sensibilité humaine, compilation scientifique, éclats divins et moments comiques dans une même œuvre aussi alerte que totalisante, Stéphanie Hochet, en privilégiant la subjectivité et l’empathie pour tirer vers une réflexion théorique tout en n’exploitant que certains fragments de l’épopée johannique, est typiquement du sien, par ses moyens, mais également – on le saisit au fur et à mesure du livre – par son esprit. […]
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