Céline Minard propose depuis vingt ans une littérature chic et singulière, recyclant les genres mineurs (western, manga, SF) avec style et visées inédites. Dans Tovaangar, elle entraîne son lecteur à la découverte d’une Los Angeles du futur totalement transformée, à l’instar des créatures qui l’habitent, dans leurs rapports entre elles et dans celui qu’elles entretiennent avec l’environnement. Une grande crise écologique a eu lieu et a accouché d’un monde en grande partie inédit, mais moins madmaxien que résilient, profus, empathique. Amaryllis Swansun part en expédition avec sa dronotte, un robot volant et intelligent, bientôt accompagnée d’un Gros-Cerveau, sorte d’humain des cavernes réanimalisé, et tous trois se mettent sur la trace d’une « hydro », créature aquatique noire et jaune. On traverse avec cet étrange trio grottes et terriers ramifiés, on l’observe communiquer avec un chêne ou s’extasier, parfois, devant certains paysages – désert, ruines du monde d’avant, et gratte-ciel subsistants. Cette expédition est une aventure au sens primordial du terme, dans la lignée d’un Perceval traquant dans Brocéliande une créature étrange. Sauf qu’il ne s’agit plus d’un retour à la forêt enchantée mais de la découverte d’un nouveau paradigme civilisationnel ; et que la seule créature étrange y serait l’homme d’aujourd’hui, rebaptisé « extract », vampirisant une nature perçue seulement comme un ensemble de ressources à exploiter. […]
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