Depuis quelques années, Maria Pourchet règne sur les rentrées littéraires avec des titres souvent cinglants : Les Impatients, Feu, Western, ce mois-ci : Tressaillir, et des sujets contemporains sur l’amour au temps de MeToo, la condition féminine, le carriérisme, et, dans Tressaillir, la rupture moderne évoluant vers un trajet initiatique. Tout cela pourrait sembler opportuniste et tapageur. Mais les livres de Maria Pourchet sont au contraire pertinents et acérés. Ses sujets révèlent des questions éternelles dans des configurations inédites ; son style s’en empare avec une force singulière. Tressaillir évoque la rupture et ce qu’elle implique de vertige. Loin des lieux communs sur la battante autonome maîtresse de sa vie, Maria Pourchet explore avec Michelle, espèce de double qui travaille comme autrice pour la jeunesse, le séisme que déclenche la décision subite de quitter le foyer, après la dispute de trop. Rongée de culpabilité et de manque (sa fille est restée dans l’ancien appartement familial), Michelle est prostrée dans une chambre d’hôtel où elle mesure peu à peu toutes les dimensions – sociale, financière, parentale, amoureuse et existentielle – que son départ a bouleversées, la laissant dans une profonde crise intérieure. « Se surprendre sur le marché de la troisième main à trier les pas finis des pas nets, songer mon Dieu je pourrais terminer avec un type pareil. Car à mon âge, quand on retrouve, c’est pour commencer à finir. » Son agent et amie lui prend de force un rendez-vous chez un psychanalyste et Michelle, livrée à son trouble et à elle-même, commence un circuit introspectif périlleux tout en réinventant son quotidien. […]
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