Publiés à l’origine par les éditions Rue Fromentin fondées par Jean-Pierre Montal et Marie David, La France de Bernard (2013), Les Structures du mal (2015) et Revenir à Lisbonne (2016) définissent les grands axes de Patrice Jean comme romancier, lequel émergera vraiment sur la scène littéraire avec son quatrième roman, L’Homme surnuméraire, en 2017. Maintenant qu’il s’est imposé, cette belle réédition augmentée consacre en quelque sorte l’importance avérée du romancier. On y redécouvre les trois romans de ses débuts introduits par un bref entretien et suivis d’aphorismes, de nouvelles et de méditations sur divers auteurs et plusieurs questions littéraires, l’ensemble nous donnant l’impression de pénétrer dans l’atelier de l’écrivain, d’y observer la naissance, les grandes lignes et l’environnement intellectuel et sensible d’une œuvre. On le sait, Jean est flaubertien en diable et cet héritier du génie normand débuta dans la veine de Bouvard et Pécuchet avec sa France de Bernard qui narre les dérives d’un employé de banque récemment divorcé, lequel, s’étant vu qualifié de « philosophe » par la cheffe de service dont il convoite le cul, se prend au jeu et, de notes vespérales en cafés philos, s’imagine devenir Don Juan par les armes de Socrate. Radicalement satirique, ce roman révèle la bêtise par contrastes, le snobisme pseudo-intellectuel des lecteurs de Télérama s’avérant encore plus grotesque de mépriser celui, chimiquement pur, de Bernard, qui n’en est que la dimension candide. […]
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