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Une garde à vue surréaliste ou un huis clos en chambre sous fond de conflit israélo-palestinien…Que faut-il voir ou fuir au cinéma cette semaine.
Au Poste !
De Quentin Dupieux
Avec Benoît Poelvoorde, Grégoire Ludig, Marc Fraize
Un poste de police. Un tête-à-tête, en garde à vue, entre un commissaire et son suspect.
Quentin Dupieux est sans aucun doute le cinéaste français le plus fascinant de cette décennie. Steak, Rubber ou Réalité, il a su, au fil de sa filmographie, marquer le 7e art de son empreinte, transformant l’ordinaire en extraordinaire et mélangeant les genres dans un chaos d’une précision d’orfèvre. Au Poste ! comparaît avec un pitch plus conventionnel : les membres d’un poste de police s’attèlent à résoudre une affaire de meurtre ; mais ça déraille dès l’ouverture. En effet, un homme en slip rouge, debout sur un escabeau, dirige un orchestre en pleine campagne avant d’être pris en chasse par la police. Moins borderline et abscons que ses précédents, le film n’en reste pas moins indéfinissable, mais plus mature, mieux taillé, renouant avec la tradition des films à texte, et Dupieux accompagne le spectateur si bien qu’on ne s’étonne plus de bouffer les huîtres avec leurs coquilles. Hilarant, imprévisible, exubérant, jubilatoire, Au Poste ! dépoussière un genre embourgeoisé.
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Le Dossier Mona Lina
De Eran Riklis
Avec Golshifteh Farahani, Neta Riskin, Yehuda Almagor
Mona, libanaise, est soupçonnée par le Hezbollah d’être une informatrice des services secrets israéliens. Craignant qu’elle soit démasquée, le Mossad l’exfiltre vers l’Allemagne et lui fait changer de visage. Pendant deux semaines, le temps de se remettre de son opération, ils la cachent dans un appartement à Hambourg. Naomi, agent du Mossad, est chargée de lui tenir compagnie et de la protéger. Mais le Hezbollah est à la poursuite de Mona et la planque ne s’avère pas aussi sûre que prévu…
Sous ses allures de film d’espionnage au féminin, Le Dossier Mona Lina étonne par son audace. Faux rythme et intrigue retorse, plus proche du Bureau des Légendes que des Jason Bourne, le réalisateur Eran Riklis opte pour le film en chambre sous fond de conflit israélo-palestinien. En brouillant les lignes et se concentrant sur les ressorts psychologiques, le réalisateur trouble le spectateur surfant sur la frontière paranoïaque du réel et du fantasme. Si le scénario pêche par quelques lourdeurs et une narration déjà vue, la caméra élégante et ce portrait de femmes raffiné, remarquablement interprété, offrent un huis clos prenant et surprenant.
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