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Artiste plasticien belge ayant vécu en France où il décloisonna les arts et se fit une réputation de génie inclassable, Guy Peellaert est mort en 2008. Bédés expérimentales, affiches de film célébrissimes (Paris Texas ou Taxi Driver), pochettes mythiques (Rolling Stones, Bowie) et peintures numériques, son univers visuel aura marqué de son empreinte le dernier demi-siècle.
Même si son nom vous est étranger, vous n’avez pu passer à côté de ses images. Citons simplement la pochette de l’album Diamond Dogs de Bowie et sa créature hybride, ou bien celle de It’s Only Rock’n’Roll des Stones avec son ambiance parade rock au Reichstag, ou encore celle de Pour nos vies martiennes de Daho, sans oublier Wandatta de Lio où la chanteuse apparaît en figure de proue d’un vaisseau-fantôme. Guy Peellaert, c’est aussi Rock Dreams, une galerie d’images qui va du registre romantique (Brian Wilson dans sa chambre, peinant à écrire un nouveau tube des Beach Boys) au registre acide (les Rolling Stones en uniforme nazi entourés de jeunes filles pré-pubères).
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Ce baby-boomer issu de la haute bourgeoisie catholique bruxelloise percevait dans la pop culture de l’American Dream un moyen d’échapper à son paradigme et de nous renvoyer comme par une surface réfléchissante nos « rêves du XXe siècle » (ainsi s’intitulait son dernier ouvrage). S’il est assez irritant de constater comment la pop culture, jadis considérée comme « mineure », est devenue la forme culturelle dominante, on commettrait pourtant une erreur en blâmant Guy Peellaert de cette situation. Son propos à lui était d’un autre ordre, qui nous invitait au contraire à nous méfier des idoles aux pieds d’argile.
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L’ÂGE ADULTE DE LA BD
Si The Game est un album qui permet de découvrir trois histoires courtes qui ont fait passer la bande dessinée à l’âge adulte, comme un équivalent graphique du film MASH de Robert Altman, She and the Green hair est d’une modernité garantie sans photoshop et en avance de trente ans sur son époque. Carashi se rapproche davantage des comics underground américains pour évoquer une guerre des sexes à la manière de La grande Guerre des bleus et des roses de Norman Spinrad, et si on aurait adoré voir Peellaert poursuivre Marsha Branson, le dessinateur avait quant à lui le sentiment d’avoir épuisé le médium. Un dessinateur aussi précurseur que doué de nombreuses facettes.
THE GAME
Guy Peellaert
Prairial
144 p. – 29 €
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